«Performance» est le titre du premier Album du groupe de rap J Black de Yaraax. Le lancement de ce nouvel album, composé de 15 titres, a eu lieu au Centre socio-culturel de Yaraax. L’album traite de faits de société selon Baye Modou Dioum alias Dioum Ready, un des artistes-rappeurs de ce groupePar Amadou MBODJI

– Après une quinzaine d’années d’existence, le groupe de rap J Black a sorti son premier album. Performance, le titre de ce nouvel album concocté au bout de deux ans de dur labeur, a été fièrement présenté par les membres du groupe J Black basé à Yaraax. Par cette sortie, le groupe devient par la même occasion, le deuxième groupe musical à Yaraax, après les frères Guissé, à se prévaloir d’un album. «Nous sommes un groupe polyvalent. Nous faisons du rap classique. Pour cet album, nous n’avons consacré que 40% au rap classique. Nous sommes sortis de notre zone de confort pour démontrer ce dont nous sommes capables. Les sons se différencient les uns des autres. Ce qui démontre la performance», renseigne Modou Dioum alias Dioum Ready, un des artistes-rappeurs, avant de soutenir que ce nouvel album «est un mélange de styles musicaux» composés de «dril» et «trap», entre autres.
Puisant dans ce qui se passe dans la société sénégalaise, les rappeurs de J Black ont su élaborer cet album de 15 titres. Parmi ces titres, Jirim, qui veut dire l’orphelin, Jefru, qui parle de l’aveu d’une personne ayant causé du tort à son prochain, Thioker, qui rappelle à la jeune fille qui connait son père et ayant perdu sa génitrice de ne pas suivre «le chemin tortueux» que cette dernière avait emprunté de son vivant en parlant de la prostitution favorisée par la pauvreté, pour ne citer que ces titres.
Produit par le label du groupe, Blaking Entertenement, ce nouvel album traduit une volonté de franchir une autre étape dans leur carrière. «Nous comptons sur cet album pour davantage booster notre carrière après 15 ans de présence sur la scène musicale. Un album constitue une carte d’identité pour un groupe. Nous n’avons jamais voyagé, et comptons le faire avec ce nouvel album à travers une tournée internationale», affirme Dioum Ready qui a débuté sa carrière de rappeur en même temps que la création du groupe J Black, en 2008. «J’ai cheminé avec le groupe. Ma carrière a commencé avec la naissance du groupe. Nous avions beaucoup participé et gagné des compétitions, concours et festivals. C’est en 2016 que nous avons sorti notre premier projet Tek jeggo. Notre deuxième projet, c’est en 2019, Classic «never die», c’est-à-dire que le rap authentique ne mourra jamais», souffle l’artiste-rappeur. «Dioum veut dire en wolof lumière et Ready, mot anglais, veut dire prête. Lumière prête pour éclairer, pour guider tes pas là où tu veux aller», souligne-t-il pour expliquer d’où il tient son sobriquet. «On attend un disque d’or, des trophées pour ce premier album», telle est l’ambition qu’affiche l’artiste dont le premier projet, Tek Diegoo, avait remporté le prix du meilleur mixtape 2016-2017 avec le «Top Award» décerné par  Dj Lamaye Séne de Rewmi Fm. «Classic never die, deuxième mixtape, a construit notre notoriété», croit savoir  ce membre du groupe Black J, qui pense  que «le rap galsen stagne» à cause de son «manque d’engagement». «Il faut le secouer pour le faire avancer. Il y a beaucoup de gens qui entrent dans le rap sans le connaître. Ils ne connaissent pas la signification que revêt le rap. Il y a beaucoup qui sont dans le rap pour le buzz. La première chose dans le rap, c’est d’être engagé. Le hip-hop galsen a participé à l’alternance politique au Sénégal. Si Abdou Diouf a perdu le pouvoir, le rap y est pour beaucoup. Idem pour Abdoulaye Wade. Nous sommes l’avocat du peuple», avance Dioum Ready, qui dit n’avoir pas été de la délégation de rappeurs reçus au Palais par le président de la République.
Même s’il dit n’être pas contre le fait que ces rappeurs soient reçus par le chef de l’Etat qui est «une institution». L’artiste-rappeur de faire appel «à une Justice à équidistance de la politique» et qui «préserve les droits de tout un chacun» et «au respect de la parole», qui est d’ailleurs l’un des titres du nouvel album de J Black, Dige Def.
ambodji@lequotidien.sn