L’artiste panafricain et chroniqueur, Neega Mass, annonce la sortie de son 4ème album le 10 février prochain. «Ban’tu Yalla» est joué par plusieurs instruments différents, avec un style qui varie entre le hip-hop, le blues, le slam et la musique des Touaregs. Une façon pour l’artiste d’inviter les peuples à une dimension panafricaine, dans la continuité de son combat.Par Ousmane SOW
– Neega Maas, l’artiste panafricain et spécialiste de l’art oratoire avec des instruments classiques afro, revient avec une nouvelle production musicale. Décryptant ce nouvel album, qui porte sur des thèmes comme : l’identité, le brassage ethnique, l’avenir de la jeunesse africaine et les défis concernant la survie du continent, Neega Mass alias L’enfant du Nil, indique qu’il chante l’Afrique, berceau de l’humanité et de différentes tribus et civilisations. «Nous pouvons percevoir dans Ban’tu Yalla deux types de lecture, à savoir Ban’tu en Wolof, qui signifie les fils de Dieu, et l’autre lecture a une signification beaucoup plus panafricaine et renferme le terme Ban’tu, une ethnie d’où sont originaires une partie des peuples d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale. Le rapprochement sémantique des termes énoncés traduit le rapprochement des individus qui sont issus de la parcelle divine», explique Neega Mass. Un album engagé, d’une dimension panafricaine dans la continuité de son combat. «Il y a des thèmes qui vont parler de notre identité, des inventeurs noirs qui n’ont pas été mis en avant dans les manuels scolaires. J’ai fait un brassage ethnique entre les peuples qui ont civilisé une bonne partie de l’Afrique. J’ai parlé également de l’avenir de la jeunesse qui doit reprendre le contrôle d’un continent, les défis qu’il nous reste à relever concernant la survie du continent et les aspects de la modernité, mais aussi de la croissance économique», vante l’artiste. Concernant les instruments de musique, Neega Mass utilise la kora, le xalam, le sabar, la flute peule, le kamala Ngoni et les lekett (calebasses).
Suivant les travaux de Cheikh Anta Diop pour retracer l’immigration des peuples pour apprendre les civilisations de la vallée du Nil, les civilisations Ashanti, Ifé, ou celles du Zimbabwe et de l’Afrique Centrale, et même les différents empires, notamment l’Empire du Wagadou, du Mali et jusqu’au grand empire du Sénégal. En somme, c’est un brassage ethnique que l’artiste veut offrir pour donner naissance aux différentes civilisations et cultures qui ont fait de l’Afrique, une richesse reconnue un peu partout à travers le monde, pour aller inspirer d’autres types de civilisations. «Nous n’allons pas faire de tirade. Il faut juste retenir que le concept de l’album se limite au terme Ban’tu et ce terme a comme source d’inspiration, la culture africaine. Donc, nous avons les musiques traditionnelles du Mali, de la zone sahélo-saharienne, qui englobent ce qu’on appelle la musique gnawa, touarègue et mandingue. Nous avons également rajouté à cet album, des rythmiques issues de la culture sénégalaise (Sérère, Wolof, Pulaar)», commente Neega Mass.
un socle mandingue
Dans cet album, l’inspiration musicale est variée, avec un mélange de rythmes que l’artiste dit avoir beaucoup utilisé pour donner un socle très mandingue. «Le fondement de cette musique a un socle très mandingue, parce que nous allons retrouver les rythmes du Mali qui sont autour des instruments comme la Kora et également le xalam», explique Neega Mass. Toutefois, il souligne également que l’influence du Sénégal, c’est le mbalax. «On va retrouver le sabar que j’ai mélangé avec des musiques maliennes et les musiques du Sine-Saloum, Ngoyane de Médina Sabakh et également, j’ai rajouté des rythmes actuels qui sont un emprunt entre le rap, le slam et la musique urbaine», a-t-il ajouté. Parmi les titres, il indique qu’il y a également le Mountou qui signifie les hommes par excellence. «Ce titre qui s’inspire du rythme traditionnel kémite, exprime le brassage culturel et met en exergue la connaissance du génie africain autour de notre histoire», a-t-il fait savoir.