Que deviendra la Nia (National intelligence agency, la sinistre police sécrète et le bras armé de Jammeh ? Cette agence de répression, qui avait un droit de vie et de mort sur les Gambiens, fait encore tressaillir de peur les populations. Sera-t-elle dissoute par le nouveau régime dont la plupart des membres ont souffert de la brutalité de ces agents, qui intervenaient bien sûr sur l’ordre de l’ancien Président. Demander à un Gambien le siège de la Nia le fait encore trembler malgré le changement de régime. Modu Ceesay regarde à gauche et à droite, il vous indique les locaux de la Nia, qui jouxtent le ministère de la Justice et se trouvent tout juste derrière le siège de la Cour suprême à Banjul. Il dit : «Beaucoup de Gambiens ont perdu la vie ici. Ils ont été torturés jusqu’à ce que mort s’en suive. Ils sont redoutables les gars de la Nia.» Solo Sendeng et d’autres figures de la contestation du pouvoir de Jammeh ont été exécutés dans ces sinistres locaux.