Candidat de la coalition Gox Yu Bess à la marie de Mermoz-Sacré Cœur, Ndiack Lakh est ce qu’on peut appeler en politique un technocrate. Son engagement citoyen découle de l’ambition qu’il nourrit pour sa commune. Il livre dans cet entretien, les changements positifs qu’il veut apporter à Mermoz-Sacré Cœur s’il est élu maire.Propos recueillis par Mohamed GUEYE – Monsieur Lakh, cette élection est la première au suffrage universel direct, donc une élection de profil, parlez-nous un peu de vous ?

J’ai 45 ans, je suis marié et père de famille. Je suis ingénieur civil des mines de formation. Je suis également spécialiste en Management environnemental, développement durable et Rse et capitalise près de 20 ans d’expérience dans le domaine des Ressources minérales à des postes de direction, au Sénégal et à l’étranger.
Je suis un militant du mouvement associatif avec un engagement qui date d’une vingtaine d’années. Membre du mouvement sportif, j’ai dirigé l’Asc Mermoz de 2011 à 2013 et je suis actuellement président du Mermoz Basket Club qui évolue en 1ère Ligue de la Fédération sénégalaise de basket.
Sur le plan politique, j’ai été candidat aux dernières élections municipales sur une liste citoyenne et suis membre du Conseil municipal de la Commune de Mermoz-Sacré Cœur depuis 2014. Je m’active dans le développement local au niveau de la Commune de Mermoz-Sacré Cœur avec le mouvement Yakomoom, créé depuis 2018.

Quelles sont les raisons qui motivent votre candidature ?
Ma candidature est le prolongement naturel de mon engagement à servir ma commune. J’y suis né, j’y ai grandi et j’y habite. Elle m’a tout donné et je me dois de contribuer à son développement. Je suis arrivé en politique à travers un constat, nous sommes dans les quartiers et contribuons activement à les rendre meilleurs. Cependant, les décisions prises dans les hautes instances ne reflètent pas toujours ce que nous souhaitons, notre ambition et nos rêves pour les milieux qui nous ont vu naître, grandir et nous réaliser. Pour y remédier, il faut se retrouver là où les décisions se prennent afin d’influer positivement sur le développement de notre commune.
C’est ce qui m’a amené à être Conseiller municipal en 2014 et aujourd’hui à présenter ma candidature au mandat de maire.

Quelle appréciation faites-vous du bilan du maire sortant Barth-élemy Dias ?
En 12 ans de mandature, le bilan n’est globalement pas reluisant. Il y a des points positifs qui ont été effectués sur le plan de la prise en charge sociale, l’aménagement des espaces de jeu, la prise en charge du matériel et des équipements des écoles primaires de la commune.
Cependant, beaucoup de points sont à améliorer, notamment la gouvernance locale, l’offre d’infrastructures, de services et d’équipements à renforcer, la responsabilisation des cadres de concertation, le manque de visibilité dans le processus d’octroi des aides sociales, les problèmes de sécurité et d’encombrement, l’absence de politique environnementale, l’accessibilité universelle des services municipaux qui fait défaut, l’absence de politique sportive et culturelle, et j’en passe.
Notre candidature apporte des réponses concrètes à tous ces points à améliorer.

Que proposez-vous de nouveau aux populations de Mermoz-Sacré Cœur ?
Le projet dans lequel la coalition Gox Yu Bess s’engage, est de faire de Mermoz- Sacré Cœur une collectivité territoriale rassemblée à même de porter de grandes ambitions collectives.
L’offre politique proposée par la coalition Gox Yu Bess a été élaborée dans le temps et collectivement. Elle est basée sur une démarche inclusive, participative et en référence à des données fiables, avec comme objectif de baliser un chemin vers la richesse économique, le maximum d’emplois et le bien-être social.
Pour permettre à la Commune de Mermoz-Sacré Cœur de retrouver assez rapidement des politiques d’avenir robustes et d’écrire une nouvelle page de son histoire récente, je sollicite les suffrages des populations de la commune sur la base de 25 engagements et de 100 actions prioritaires.
Notre projet de politique locale propose un cap et de grandes lignes d’actions pour dessiner la commune de demain. Et c’est précisément autour de ces lignes que s’articulent nos cinq prismes préférentiels de déclinaison thématique du futur mandat.
Je veux être un maire qui ne transige pas sur les valeurs et les principes de transparence et de bonne gouvernance, un maire ayant à cœur d’insérer sa commune dans le nouveau cycle de gouvernance issu du New Public Management (Npm). Je veux être l’inspirateur et l’artisan de cette gouvernance de rupture, de cette gouvernance modèle. D’où les engagements pris sur la Gestion Relation Citoyen (Grc), la municipalité amie des enfants, la collectivité territoriale sensible au genre, la valorisation de toute une panoplie de bonnes pratiques, comme la délégation de signature, la création de mandats spéciaux, la mise en place du cadre territorial de concertation, le référendum local, la tenue d’audiences publiques d’évaluation annuelle, l’expérimentation du budget participatif, le recours au faire-faire par le truchement de l’externalisation de certains services, le développement de l’intercommunalité, l’animation de la diplomatie municipale, la négociation d’appuis d’Etat pour financer le chantier ô combien important des grands travaux dont a, aujourd’hui, besoin notre jeune commune, le nouveau code de conduite devant nous lier aux services et structures de l’Etat, les campagnes de sensibilisation sur le civisme fiscal et enfin, les nouveaux engagements sur la sécurité, la police administrative, la gestion de l’état civil et le management du secteur funéraire.
Les différentes composantes de la coalition sont, par ailleurs, unanimes pour faire du futur mandat celui de la solidarité, de l’inclusivité et de la réparation sociale. De ce point de vue, notre offre politique ne manque pas de mettre le curseur sur les domaines pour lesquels la proximité est une nécessité comme l’accessibilité universelle des services municipaux, la carte d’égalité des chances au plan local, le régime de prise en charge du troisième âge et notamment le service d’assistance médicale à domicile pour les seniors, la mise en place de la maison des solidarités appelée à regrouper l’ensemble des services sociaux de la commune, la régie municipale de transport scolaire à tarif subventionné, la subvention participative dédiée aux conseils de quartier.
Mais, nous manquerions à tous nos futurs devoirs d’élus municipaux si nous négligions de mettre en œuvre le pacte vert qui doit hâter notre marche vers la commune écologique et résiliente. Oui, nous avons comme premier devoir de faire de Mermoz-Sacré Cœur, une commune durable et surtout une terre d’excellence environnementale. Notre offre politique propose un programme ambitieux à cet égard puisqu’intégrant des projets aussi divers que la complète végétalisation de la commune, «l’initiative Eco-quartiers», le projet «Ecole durable», la mise en place d’un pôle de recyclage constitué d’une déchetterie municipale expérimentale, d’un centre de tri et d’une unité locale de valorisation des déchets de la commune.
Comme quatrième grande ligne d’actions, nous nous engageons résolument à rehausser les ambitions de modernisation de la commune en soutenant notamment, tous les efforts pour renforcer voire mettre tout à fait à niveau l’offre d’infrastructures, d’équipements et de services en commençant bien entendu par les secteurs appelés à pourvoir au besoin de couverture des premières nécessités du quotidien. Il s’agit, entre autres, de l’amélioration de la gestion publique de l’eau (adduction d’eau potable, hygiène de l’eau, gestion des eaux pluviales, schéma d’assainissement intégrant les ouvrages de collecte et l’organisation du transport des eaux usées), l’extension et la densification des réseaux d’éclairage public dans les quartiers les moins éclairés, le programme communal de requalification du cadre de vie et de développement social des quartiers, celui de la Smart City Cité Keur Gorgui, la mise en place progressive du pôle technique pour doter la commune de capacités logistiques d’intervention renforcées, sans oublier la parc d’équipements administratifs et socio-collectifs à mettre en place et les divers chantiers de rénovation de nos lieux de culte, toutes religions confondues.

Vous êtes présenté à Mermoz-Sacré Cœur comme l’un des meilleurs profils et aussi le candidat de la jeunesse. Pourquoi ce focus sur les jeunes ?
Nous voulons faire de Mermoz-Sacré Cœur une commune attractive, compétitive et solidaire. Et dans cette perspective, la jeunesse a un rôle important à jouer. Il faut voir en chaque jeune une ressource pour le développement de cette commune. Il faut les responsabiliser et leur faire confiance. Les jeunes sont au cœur du profil de gouvernance mis en place.
Cette jeunesse, il faut la former, il faut la capaciter pour en faire une main d’œuvre hautement qualifiée.
Il y a des jeunes qui ne sont plus à l’école, à qui il faut donner une deuxième chance à travers des cycles courts de formation professionnelle totalement pris en charge, suivis d’une insertion à travers des dispositifs d’accompagnement. L’objectif de cette école de la deuxième chance est de ne laisser aucun jeune en rade.
Mon objectif est également de promouvoir une jeunesse qui entreprend et ce sera de notre responsabilité d’accompagner les jeunes entrepreneurs de la commune. Parmi cette jeunesse, il faudra également promouvoir des champions nationaux dans notre commune.

Quelles sont les chances de votre coalition pour les Locales ?
Nos chances sont réelles et s’évaluent par la démarche qui a conduit à notre offre politique, la qualité du projet que nous proposons aux populations, mais également par le fait que les candidats qui constituent la liste Gox Yu Bess portent les préoccupations des populations de leurs quartiers respectifs. Nous sommes la coalition gagnante et les adhésions massives nous réconfortent en cela.
Je ne me focalise pas sur les autres candidats mais plus sur le projet que nous proposons aux populations, celui d’une commune moderne, au service des populations.

Vous avez pour adversaire, le maire sortant Barthélemy Dias. Qu’est-ce qui vous différencie et que pensez-vous de sa double candidature à la Ville et à la commune ?
Tout d’abord, permettez-moi de relever une incohérence majeure du dialogue national politique. Il est illogique de valider le suffrage universel direct et de permettre à un candidat de se présenter en tant que tête de liste pour la Ville et la commune. En effet, en cas de victoire, il devra faire un choix et la collectivité dont il aura démissionné devra élire son maire au suffrage indirect comme par le passé. En fait, le maire aura choisi son remplaçant tout simplement.
J’ai des rapports conviviaux avec le maire sortant. Cependant, s’il m’avait consulté, je lui aurai conseillé de ne pas se présenter à un troisième mandat pour la commune de Mermoz-Sacré Cœur. Car il se présente aujourd’hui comme l’un des piliers du combat pour le respect de la parole publique que lui-même ne respecte pas.
Il a dit à maintes reprises qu’il ne sera plus candidat à Mermoz-Sacré Cœur et je le cite «qu’il n’a plus les moyens de développer la commune». Barthélemy Dias a fait du wakh-wakhet. Il s’est dédit et c’est très grave pour quelqu’un qui aspire à diriger Dakar.
Pour la première fois dans l’histoire politique de ce pays, les populations ont l’opportunité de choisir directement leur maire, alors il ne faut pas que les électeurs acceptent que, pour des jeux politiques, de plus en plus personnalisés, parce que structurés autour de clivages partisans ou de conflits d’ego, d’autres choisissent à leur place.
Et pour répondre au second point, ce qui me différencie de Barthélemy Dias, c’est que j’ai un meilleur profil, une meilleure équipe et un meilleur programme qui apporte de nouvelles perspectives aux populations. Il n’a d’ailleurs pas de programme pour Mermoz-Sacré Cœur, après 10 jours de campagne, on ne sait toujours pas ce qu’il propose aux populations de Mermoz-Sacré Cœur pour les 5 ans à venir.