L’expert électoral Ndiaga Sylla a une lecture de la démarche du juge Sabassy Faye du Tribunal d’instance de Ziguinchor en direction de l’Administration. Ainsi, M. Sylla se démarque de la position de Me Doudou Ndoye selon laquelle ce n’était pas au juge de notifier sa décision à l’administration pour que Ousmane Sonko soit réintégré dans les listes électorales. Dans un entretien accordé au site d’informations Dakarmatin, l’avocat avait soutenu que c’est à la partie qui veut être rétablie dans ses droits de le faire.

Dans un article sur Seneweb, Ndiaga Sylla a fait une lecture différente. L’expert électoral explique : «S’agissant de la notification de l’ordonnance rendue le 12 octobre 2023, le juge s’est conformé aux formalités spéciales prévues par l’article L.43, dernier alinéa, qui dispose : «Le président du Tribunal d’instance, saisi dans les formes décrites à l’alinéa 2, du présent article, statue dans les délais fixés à l’alinéa 3 de l’article L.39, puis notifie sa décision dans les deux (2) jours à l’intéressé, au Préfet ou sous-préfet.».»

Poursuivant ses explications, M. Sylla ajoute : «Il convient de souligner que cette procédure a été également rappelée dans le décret no2023-464 instituant la Révision exceptionnelle des listes électorales en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024.» Ainsi, d’après lui, «le président du Tribunal d’instance de Ziguinchor a appliqué la procédure régie par le Code électoral en matière de contentieux sur la révision des listes électorales».

Les avocats de Ousmane Sonko avaient saisi le Tribunal d’instance de Ziguinchor suite à sa radiation des listes électorales. Le 12 octobre dernier, lors du procès, le juge a annulé cette radiation. Par la suite, le mandataire de Ousmane Sonko, le député Ayib Daffé, qui s’est rendu à nouveau dans les locaux de la Dge pour retirer les fiches de parrainage, a été encore éconduit. Pour expliquer son refus, le Directeur général des élections avait, dans un communiqué, souligné qu’«il n’y a pas encore de décision définitive, l’Etat du Sénégal ayant décidé d’exercer les voies de recours qui s’offrent à lui».
Par Dieynaba KANE – dkane@lequotidien.sn