C’est son droit le plus absolu. Aïda Mbodj a décidé de soutenir… l’abstention. Ni Macky ni Idy comme annoncé et pronostiqué. Et donc, elle est neutre ! C’est tout de même une position inattendue. Il semblerait que les critiques acerbes dont a fait l’objet Aïssata Tall Sall ont dû la dissuader de rejoindre le candidat de Benno bokk yaakaar. La peur de la transhumance ! Mais c’est faire preuve de naïveté que de croire qu’elle craint une sorte de Aïda bashing. Et puis la logique – il paraît qu’il n’en existe pas en politique – voudrait qu’elle soit au moins du côté de l’opposition. Si elle a été candidate sur le plan purement principiel, c’est justement parce qu’elle voulait s’asseoir sur le fauteuil de Macky Sall. Si elle est – ou était – membre du C25, c’est qu’elle est solidaire de ses composantes, non ! Ne pas choisir, c’est pourtant choisir. Ne pas soutenir ses alliés, c’est soutenir leur adversaire ! On ne sait pas ce qu’elle y gagne. Mais Macky Sall, lui, a à y gagner. Bref, «Lionne de Bambey», disons-le, n’a pas osé ! Après cette décision, elle court le risque de voir sa base qui lui a donné «carte blanche» de faire ce qu’elle veut, s’effriter. Parce que sans doute il y en aura qui choisiront un camp. Mais Aïda Mbodj n’est pas née de la dernière pluie pour croiser les bras «dans un contexte aussi sensible», comme elle l’admet. C’est qu’il y a encore une autre carte à jouer. Et l’occasion de la sollicitation d’un soutien pourrait se reproduire en cas de deuxième tour. Attendons de voir !

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