C’est l’un des orchestres les plus prestigieux du Sénégal. Depuis un demi-siècle, l’Orchestra Baobab écrit en lettres d’or l’histoire de la musique sénégalaise. Et Balla Sidibé était un des piliers de ce groupe aux côtés de Ndiouga Dieng. Avec sa disparition, c’est une page qui se tourne.

Le chanteur de l’Orchestra Baobab est mort. L’Association des métiers de la musique (Ams), qui donne la nouvelle, informe que Balla Sidibé est mort dans la nuit du mardi au mercredi. «Le grand Balla Sidibé du mythique Orchestra Baobabs n’est plus. Après une journée de répétition bien remplie avec ses camarades musiciens, le chanteur ne s’est pas réveillé ce matin», écrit l’association. Lead vocal du mythique orchestre, Balla Sidibé en était aussi membre fondateur. «Le musicien sénégalais est parti se reposer cette nuit. Il s’en va alors que le mythique Orchestra Baobab, dont il a été membre fondateur en 1970, prépare son cinquantenaire», écrit le journaliste culturel, Aboubacar Demba Cissokho, sur son mur Facebook. Il lui rend aussi hommage en évoquant sa vaste contribution à la musique sénégalaise. «Dans sa marche, l’être humain pose des actes et laisse des traces. Des traces, Balla Sidibé en a laissé à la postérité. Du Standard à l’Orchestra Baobab, en passant par le Guinea Orchestra et le Star Band, il a apporté sa contribution à la grande partition de la musique au Sénégal et au-delà», poursuit-il. «Nous avons perdu un sage, un papa, un ami», assure l’Ams dirigée par Daniel Gomes. La célèbre maison de production Syllart rend aussi hommage au disparu en ces termes : «Nous venons d’apprendre la disparition du légendaire chanteur de l’Orchestra Baobab : Balla Sidibé. Pionnier du syncrétisme musical dit afro latin, fusion des musiques du folklore sénégalais et des musiques cubaines, Balla Sidibé était un gentleman de la Belle Epoque.»
L’Orchestra Baobab est né dans les années 1970 autour d’un noyau de musiciens constitués de Ablaye Mboup (chant), Balla Sidibé (chant et timbales), Rudy Gomis, Barthélemy Attisso (guitare solo) et du guitariste saint-louisien, Mohamed Latfi Ben Geloune (guitare rythmique). Le groupe qui se produit au Club Baobab, un établissement huppé de la capitale, lui emprunte son nom et devient Orchestra Baobab. En 1978, c’est avec le label Syllart que l’orchestre enregistre pour la première fois. Mariant avec bonheur les influences variées qu’apportent ses membres issus des multiples ethnies formant la société sénégalaise, le groupe connaîtra une célébrité croissante dans toute l’Afrique de l’Ouest, enregistrant une quinzaine d’albums jusqu’en 1985, peut-on lire sur des documents numériques relatifs à l’histoire de cette bande. En 1987, c’est la rupture et il faudra attendre les années 2000 pour voir l’orchestre renouer avec le succès. Avec la disparition de Balla Sidibé, c’est une page de l’histoire musicale du Sénégal qui se referme.