Le journaliste Lamine Touré, un doyen de la presse sénégalaise, a rendu l’âme dimanche soir. Formateur au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), il était également un ancien de la Radiotélévision sénégalaise (Rts). Son immense expérience radiophonique a séduit plusieurs générations d’auditeurs.Par Abdou Latif MANSARAY – 

Parents, amis proches et confrères ont convergé hier à Pikine, plus précisément à la Cité Icotaf 2, pour présenter les condoléances à la famille attristée, mais aussi assister à la levée du corps de Lamine Touré. Un moment très difficile pour certains. Après la prière de 14 h, les derniers adieux se sont faits à la mosquée de la localité avant qu’il ne soit porté à sa dernière demeure, au Cimetière de Yoff. Sa petite sœur, Fama Touré, la mine froissée, en larmes, tente de faire un témoignage à l’endroit de son frère Lamine Touré : «Il nous aimait. C’était un homme très courtois. Il disait toujours qu’une personne doit être sincère dans tout ce qu’elle fait. Il était l’aîné de notre famille.» Dévastée, Fama Touré ne pourra pas poursuivre son témoignage. Elle fond en larmes et est évacuée par les proches.
Journaliste au Soleil, par ailleurs ancien Secrétaire général du Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Ibrahima Khaliloulah Ndiaye a laissé entendre que la disparition de Lamine Touré était une grosse perte pour la presse sénégalaise. «C’était une personne avec qui nous avons cheminé par des animations d’ateliers, des conférences de formation avec le Synpics. A l’époque où il n’y avait pas une prolifération de médias, Lamine Touré s’était distingué par son professionnalisme dans le traitement de l’information.»
Michel Diouf, qui salue un pionnier de la presse sénégalaise, dira que Lamine Tou­ré «était un exemple à suivre». «Nous l’avons côtoyé pendant des années et nous pouvons témoigner avec certitude qu’il a été un bon professionnel. Un professionnel rigoureux, pointilleux dans la pratique du métier. Chaque fois qu’un journaliste commettait une faute sur radio Sénégal qu’il écoutait régulièrement, il se faisait un devoir de m’appeler pour me demander de rappeler le journaliste à l’ordre. C’est vous dire à quel point Lamine Touré était soucieux de la bonne pratique de ce métier. C’était un homme véridique qui n’avait pas sa langue dans sa poche. Un grand monsieur qui nous a quittés…»
Pierre Edouard Faye, rédacteur en chef de Walf Tv et ancien étudiant de Lamine Touré au Cesti, se rappelle certains souvenirs. «C’est une perte pour la corporation, mais surtout pour les hommes de radio en particulier. Lamine Touré était à cheval sur certains principes. C’est quelqu’un qui tenait aux règles éthiques et déontologiques. Des hommes de la dimension de Lamine Touré sont une espèce en voie de disparition. Il est parti au moment on a le plus besoin de lui», dit-il.
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