Le journaliste-écrivain Marcel Mendy est décédé hier des suites d’une maladie. Auteur de plusieurs ouvrages, M. Mendy, au-delà de ses qualités professionnelles, est présenté comme un homme courtois et sympathique.

Une autre plume de la presse sénégalaise s’est cassée. Le journaliste-écrivain Marcel Mendy est décédé hier des suites d’une maladie. Conseiller technique chargé de la communication du ministère de la Justice en juillet 2005, M. Mendy a occupé ensuite les fonctions de coordonnateur de la cellule de communication auprès des Chambres africaines extraordinaires (Cae), de 2013 à 2017. C’est ce Tribunal spécial, basé à Dakar et créé en vertu d’un accord entre l’Union africaine (Ua) et le Sénégal, qui avait jugé et condamné l’ancien Président tchadien Hissein Habré à vie le 30 mai 2016, pour crimes contre l’humanité. D’ailleurs Marcel Mendy, en tant qu’écrivain, avait consacré un livre à cette affaire. Dans cet ouvrage Intitulé Affaire Habré, entre ombres, silences et non-dits, M. Mendy avait apporté, d’après l’Aps, «sa modeste contribution à la connaissance de ce dossier en partant de son vécu empirique depuis son implication dans le processus». Entre autres publications du journaliste-écrivain, il y a La violence politique au Sénégal, La crise rwandaise : Enjeux et perspectives ou encore Cardinal Théodore Adrien Sarr : Soldat de la paix. Dans cet ouvrage de 179 pages publié en 2014, Marcel Mendy avait retracé le parcours de cet homme d’Eglise. Lors de la cérémonie de dédicace de ce livre, l’auteur faisait savoir qu’au-delà de rendre hommage au cardinal Théodore Adrien Sarr, cet ouvrage permettait aussi de «faire ressortir le débat sur les graves questions que traverse l’Eglise». D’après lui, il s’agit de «la confidentialité dans laquelle on cherche à les enfermer, le célibat des prêtres, pourquoi les prêtres n’ont pas le droit de se marier ? Ordination des femmes, pourquoi elles ne peuvent pas avoir le statut de prêtre ? Et le problème de la démocratisation, est-ce qu’il ne faut pas engager une réflexion sur le bilan de Vatican 2 ? Mais aussi les questions de mœurs (prêtres pédophiles, homosexuels, coupables d’adultère)». Des questions, renseignait M. Mendy qu’il a évoquées «avec Monseigneur dans le dialogue». Des questions sensibles soulevées par un homme de confession catholique, mais à ce propos, M. Mendy avait déclaré que «l’intérêt de poser ces questions et d’y répondre se trouve dans une nécessité d’assumer véritablement non seulement notre rôle d’intellectuel, mais également de promoteur de développement».