La presse était très présente ce jeudi pour rendre un dernier hommage au journaliste et analyste politique Momar Seyni Ndiaye, avant son inhumation au cimetière musulman de Yoff.

La presse a rendu hier les derniers hommages à Momar Seyni Ndiaye. De nombreux journalistes ont assisté à la levée du corps. A la morgue de l’hôpital Aristide Le Dantec, les témoignages ont été unanimes sur l’homme. Son professionnalisme a été salué par ses anciens compagnons. «Ce que je retiens de lui, c’est un journaliste d’un très grand talent, extrêmement cultivé. C’est important dans le métier. C’était un homme affable, généreux, extrêmement serviable. Je considère aujourd’hui que la profession a perdu un très grand professionnel, un humain à toute épreuve», a témoigné le journaliste Abdou Latif Coulibaly. L’ancien ministre de la Culture l’a connu dans les années 80. A l’époque, tous les deux couvraient les évènements sportifs. Beaucoup de la jeune génération qui voyaient le défunt analyser l’actualité politique avec pertinence peuvent penser que dans sa carrière il n’a évolué que dans un desk politique. Mais que non ! Il fut d’abord un passionné de sport. Plusieurs fois, il a été envoyé spécial du quotidien national Le Soleil à de grands rendez-vous sportifs mondiaux, nous dit-on.
Momar Seyni était connu pour ses analyses sur le plateau de l’émission «Essentiel» sur la chaîne privée Sen Tv. Et le Pdg du groupe D-média, Bougane Guèye, n’a pas tari d’éloges à l’endroit de son ex collaborateur. «C’était un homme correct, respectueux, avec beaucoup de valeurs. C’est un éminent journaliste, mais également un communicant hors pair. Il était analyste senior chez nous et son travail, tout le monde l’a apprécié. Sa disparition est une perte énorme pour la profession. Ce que j’ai retenu de lui, c’est sa disponibilité, cette largesse d’esprit qu’il a. C’était un conseiller», dit-il. A ces témoignages il faut ajouter les valeurs de piété, de générosité envers ses proches citées par son frère aîné. Mais pour Diatou Cissé, ancienne secrétaire générale du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), l’homme avait une autre dimension. «Au plan professionnel, c’était un grand monsieur au vu de son intégrité, de sa probité et aussi de ses compétences. Peut-être qu’il y a un aspect que les jeunes particulièrement ignorent. Momar Seyni a été un fervent militant du Synpics dans un contexte presque de média d’Etat, de parti unique. Momar Seyni, tout en étant un agent du Soleil, s’était engagé pour la défense des intérêts matériels et moraux de la profession.» Jusqu’à sa mort à l’âge de 67 ans, Momar Seyni Ndiaye, contrairement à bon nombre de journalistes de sa génération, n’a jamais quitté la profession. Son savoir-faire, il l’a partagé partout. Aujourd’hui, ses anciens étudiants issus de différents instituts pullulent dans les rédactions. Papa Ndery Fall en est un. «C’est un grand érudit de la communication et du journalisme qui nous quitte aujourd’hui. Momar Seyni a été l’un des meilleurs formateurs. Et il a été l’initiateur même de la filière journalisme et communication à l’Iseg. Donc, c’est une grosse perte. C’est une pensée pieuse que nous avons à l’endroit de cet illustre disparu. C’est lui qui m’a demandé de quitter le journalisme pour aller vers la communication. C’est Momar Seyni qui m’a encadré pour mon mémoire», témoigne-t-il. Après les prières, le cortège a eu du mal à se frayer un chemin. Signe que le défunt a été accompagné par une foule nombreuse à sa dernière demeure à Yoff.
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