Les pro-Kadhafi demandent l’intervention de Macky pour un arrêt des poursuites contre Saif El Islam à la Cpi

Pour sortir du conflit qui secoue leur pays depuis la chute du régime de Kadhafi, des personnalités libyennes ont tenu une réunion de trois jours à Dakar en vue d’échanger pour harmoniser les positions. Au terme de cette rencontre, les protagonistes ont convenu de «préserver l’indépendance, la souveraineté, l’unité et la stabilité de la Libye». Rendez-vous a également été pris pour poursuivre les pourparlers ultérieurement, toujours à Dakar.

Il y aura un Dakar 2 pour les protagonistes de la crise libyenne. A l’issue de trois jours de concertation, les personnalités libyennes représentant des différentes factions qui se déchirent dans ce pays ont convenu de se retrouver dans un proche avenir dans la capitale sénégalaise, après s’être mises d’accord sur un certain nombre de points devant faciliter la sortie de crise. Cette rencontre qui s’est tenue du 11 au 13 mai et à laquelle ont pris part les différents protagonistes avait pour but d’amener les participants à échanger en vue de trouver «un consensus qui servira d’appoint aux rencontres et réunions tenues sous les auspices de l’Onu». Ainsi, le communiqué final de cette rencontre déclare que les participants sont tombés d’accord pour doter leur pays d’une Cons­titution et se donner les moyens nécessaires pour y parvenir. Ils ont également convenu de «préserver l’indépendance, la souveraineté, l’unité et la stabilité de la Libye». De même, ils veulent «travailler pour la construction d’un Etat civil et fort qui garantira les droits de tous les Libyens».
Le communiqué insiste également sur la construction «d’institutions militaires, sécuritaires et de services de l’Etat sur la base de la citoyenneté et de la compétence». Les participants à cette réunion ont aussi «exiger la création d’une commission nationale pour la réconciliation inclusive». Sur ce point, ils incitent «l’Ua à faire davantage d’efforts pour la réconciliation nationale entre les différentes parties libyennes pour garantir la stabilité politique du pays». Il leur est demandé également d’appeler «à élargir le cercle du dialogue entre les parties libyennes». C’est ainsi qu’en concertation avec la Fondation Brazzaville qui a été à l’initiative de cette rencontre de Dakar, il a été souhaité de faire en sorte que Dakar 2 puisse réunir autant de protagonistes que possible. D’ailleurs, dans le cadre de cette réconciliation, les participants à la rencontre ont lancé «un appel pour la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinions et d’accorder une liberté totale à tous ceux qui sont objet de restriction qui entravent leur liberté et leur activité politique». D’ailleurs, les représentants des anciens partisans du colonel Kadhafi ont remis au chef de l’Etat sénégalais, par le biais du président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse, qui le représentait au conclave, une missive dans laquelle ils sollicitaient son intervention pour le retrait par la Cpi de toutes les poursuites à l’encontre de Seif El Islam Kadhafi.
Le communiqué final a par ailleurs exhorté à «refuser l’ingérence étrangère sous toutes ses formes dans les affaires libyennes, condamner et rejeter le terrorisme, l’extrémisme et renoncer à la violence sous toutes ses formes». Pour la préservation des richesses du pays et sa distribution équitable, le document souligne qu’il faut mettre en place des mécanismes visant à les garantir. Dans la même veine, il est réclamé le rapatriement «des deniers publics perdus ou pillés et de faire cesser le piratage international».
Pour leur part, les hôtes sénégalais se sont félicités de la réussite totale de cette rencontre, réussite concrétisée par le vote d’une motion de remerciement aux autorités sénégalaises pour avoir accueilli ces pourparlers. D’ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Sidiki Kaba, a déclaré lors de la cérémonie de clôture que nous vivions «un moment historique, un moment d’espoir», et que les négociations ont abouti à «un compromis dynamique qui conduira à des négociations fructueuses, qui baliseront le retour de la paix en Libye». Les autorités sénégalaises ont également d’autres motifs de satisfaction quant à l’issue de ces rencontres de Dakar. Il se dit en effet que plusieurs dirigeants africains n’auraient pas vu d’un mauvais œil l’échec de ces pourparlers. Cela, non seulement pour casser la dynamique de paix inter-libyenne, mais aussi pour d’autres, de savourer ce qui serait passé à leurs yeux comme un échec du Sénégal et de son chef. Les délégations libyennes ont quitté Dakar hier dans la nuit pour des directions différentes.
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