New York – Assemblée générale des Nations unies : Le plaidoyer de Macky

A la 76ème session de l’Assemblée générale de l’Onu, le président de la République s’est prononcé sur des questions liées à l’inéquité concernant la vaccination contre le Covid-19, le financement pour relancer les économies africaines, la réforme de l’Onu. Un plaidoyer pour plus de solidarité dans le monde.Par Dieynaba KANE –
A La Tribune des Nations unies à l’occasion de la 76ème session de l’Assemblée générale de cette organisation, le Président Macky Sall a réitéré son appel pour la solidarité vaccinale afin de mettre fin à la pandémie du Covid-19 dans le monde. Lors de son discours, le chef de l’Etat a lancé son appel en ces termes : «(…) En dépit (des) efforts appréciables, la fracture entre pays vaccinés, au Nord, et non vaccinés, au Sud, ne cesse de s’élargir ; ce qui ne fera que retarder l’éradication de la pandémie et le retour à une vie normale pour tous. Le chacun pour soi ne nous sortira pas de la pandémie.» Et M. Sall d’ajouter : «Personne ne sera à l’abri si le virus et ses variants continuent de circuler quelque part dans le monde.» Pour Macky Sall, il n’y a aucun doute, «seule une réponse planétaire, facilitant l’accès de tous aux vaccins, viendra à bout de cette maladie planétaire».
Le président de la République, qui a salué le «New Deal» avec l’Afrique, issu du Sommet de Paris du 18 mai dernier sur le financement des économies africaines, s’est félicité du consensus réalisé au sein du G20 ayant permis d’atteindre le premier objectif du Sommet «avec l’émission historique de Droits de tirages spéciaux à hauteur de 650 milliards de dollars». Selon Macky Sall, «ainsi, l’Afrique a pu disposer de son quota de 33 milliards de dollars pour renforcer sa résilience sanitaire, atténuer en partie l’impact de la crise et amorcer la relance économique».
Cependant, fait remarquer le chef de l’Etat, «au regard de l’impact profond de la crise, l’Afrique a besoin d’un financement additionnel d’au moins 252 milliards de dollars d’ici à 2025 pour contenir le choc et amorcer sa relance économique». Face à cette situation, il appelle les dirigeants du monde à travailler ensemble afin de «réaliser le deuxième objectif de Paris». Il s’agit, d’après M. Sall, «de ré-allouer, en faveur des pays africains, selon des modalités à convenir, 67 milliards de dollars, mobilisables sur les quotas de Dts des pays riches qui y consentent, pour atteindre le seuil des 100 milliards convenus». Pour y arriver, le chef de l’Etat compte sur le maintien d’un «dialogue ouvert et confiant déjà engagé». C’est ainsi, estime-t-il, «que nous pourrons asseoir les prémices d’un New Deal avec l’Afrique, par une gouvernance économique et financière mondiale réformée, plus juste et plus inclusive». Et M. Sall de préciser : «Ce New Deal est possible, si nous faisons en sorte que les paradigmes relationnels avec le continent reposent plus sur le partenariat que sur l’aide publique au développement.»
Dans la même veine, il a appelé «les pays et institutions partenaires à travailler avec nous à l’assouplissement des règles de l’Ocde pour libérer le potentiel de l’investissement en Afrique». Pour lui, «chacun y trouvera son compte ; car les besoins en investissements d’une Afrique en construction constituent autant d’opportunités de croissance et de prospérité partagées».
Par ailleurs, le Président Macky Sall s’est prononcé sur la réforme des Nations unies qui «s’impose 76 ans après la naissance» de l’organisation. Le chef de l’Etat a ainsi plaidé pour que «la composition du Conseil de sécurité reflète les réalités des Nations unies du 21e siècle, dans toutes leurs diversités, et non celles, révolues, du monde de l’après-guerre». A cet effet, il a réaffirmé l’attachement du Sénégal «à la position africaine commune exprimée dans le Consensus d’Ezulwini». Avec ce consensus, l’Afrique réclame deux sièges permanents avec droit de veto et au moins deux sièges non permanents supplémentaires.
Abordant la question des énergies, Macky Sall a fait savoir que «l’exploitation du gaz naturel comme énergie de transition doit être soutenue». Faisant le plaidoyer, il déclare : «C’est pourquoi le Sénégal considère que l’arrêt des financements de la filière gazière, sous prétexte que le gaz est une énergie fossile, sans tenir compte du fait qu’il est aussi et surtout une énergie propre, serait une grave atteinte à nos efforts de transition énergétique, d’accès universel à l’électricité, de compétitivité et de développement économique et social.» Et le chef de l’Etat de poursuivre : «Nos pays qui subissent déjà le poids écrasant de l’échange inégal ne sauraient porter le fardeau d’une transition énergétique inéquitable.» M. Sall a ainsi insisté pour le «maintien des mécanismes de financement du gaz comme énergie de transition».