En sphinx  politique, qui sait quand dormir ?  Quand endormir ? Quand se lever pour partir ? Il vient de se lever, de s’étirer et se retirer sur son  promontoire, au-dessus de la clameur des grillons de la communication, levant  la tête pour scruter le ciel et l’horizon assom­bris,  pour constater avec amertume que son territoire, le maquis  Sénégal, regorgeant  de victuailles jusque-là insoupçonnées, fait aujourd’hui l’objet de convoitises, de boulimies  d’autres «félins» politiques excités et agités. Alors, ainsi  entre spleen et dilemme, la  stratégie de l’encerclement, du  «ni Oui ni  Non», devait retarder l’assaut fatal. Cette stratégie de la battue du Tout et de Tous, vers le centre, autrement dit  vers l’intérêt supérieur du territoire, a permis de réunir plus de substances existentielles à même de donner l’espoir et la quiétude, et éviter les combats fratricides en dehors de tout cadre et des règles conventionnelles..

Le  spleen est grand et est né de l’empressement  et de la cupidité de certains membres de la communauté  qui, malgré une  première manche de gouver­nance performante, rassurante et prometteuse, ont vite adopté une posture d’inquisitions saugrenues et pré­coces,  et de positionnement  à la fois malveillant, menaçant et  subversif, mettant ainsi à nu leur absence de souci pour  les transformations en cours et les perspectives radieuses en vue. Ainsi,  le riche bilan d’étape qui a commencé par  solder le lourd passif social laissé par les prédécesseurs, ensuite la stabilité dans la fourniture d’électricité, de l’eau et de la relance économique com­me  suite logique,  le développement des infrastructures routières, autoroutières, hydrauliques (Kms2 et 3, les forages), des moyens publics de transport routier, ferroviaire, aérien et maritime (Aftu, Dakar Dem Dikk, Sénégal Dem Dikk, Air Sénégal, Aguen et Diambogne, flotte militaire aérienne, flotte marine navale, infrastructures scolaires, universitaires, sanitaires, judiciaires, bourses familiales, Cmu, équité territoriale avec Pudc, Pamu, Prodac, amélioration pensions privées, universitaires, fonctionnaires, amélioration salaires publics et privés, équipements agricoles et accroissement de toutes les productions et du taux de croissance (Pib) etc., un tel bilan non exhaustif n’a aucun poids social face à une question triviale de mandat  ou de succession non arrivée à maturité. Voilà le spleen d’un chef, patriote jusqu’aux ongles, né d’une  jalousie injustifiable qui frise la haine de gens d’en face  et  qui pourrait donner sens au dépit, au renoncement irréfléchi.

Le dilemme lui, il est sous-tendu par la fibre patriotique et par  la conscience élevée des enjeux et défis de l’heure, de la géopolitique régionale,  sous-régionale, mais surtout de la nouvelle géostratégie mondiale du butin où l’Afrique est au cœur avec ses immenses ressources. Faut-il partir, abandonner le navire au large, pendant qu’on a réussi, malgré ce contexte économique morose et lourd de périls, à garder le cap vers l’émergence, ou  accepter le martyre sans honneur face à une frange minoritaire très bruyante et tacticienne et  une majorité passive,  muette et  avare de reconnaissance et en compliments ? Il s’y ajoute la non-qualification à une station présidentielle de responsabilité de beaucoup d’adversaires en face, d’aucuns par leur inexpérience politique et dans des fonctions étatiques, d’autres   à cause  de rapports délictuels avec  le bien public. C’est là le dilemme qui pourrait pousser au «Oui» pour le deuxième quinquennat qui reste un droit et par l’architecture de l’article 27, par les principes fondamentaux du Droit, par les propriétés de la langue utilisée (syntaxe du français).

En définitive, la stratégie du «ni oui ni non», qui s’est dénouée avec le Non incontestablement teinté de l’amertume d’une non-reconnaissance d’une frange du Peuple, a été un signe de l’ingénierie politique du sphinx qui, non seulement lui a permis de ferrer sa base politique, de tenir en laisse son opposition, mais de réaliser une partie de son rêve pour son pays et de se construire un aura politique mondial à travers toute l’attention qu’a su focaliser sa résilience à une pression de tout bord. Aujourd’hui, le défi personnel qui lui reste  après avoir jeté ses ouailles dans le maquis, est celui de la transmission du legs et de la protection contre les toucans.
Walmaakh NDIAYE
Observateur politique