Les habitants de Niafrang ont réaffirmé, hier en point de presse, le rejet du projet d’exploitation du zircon. Ils demandent le soutien de l’Etat du Sénégal et des personnes éprises de justice pour mettre fin à ce projet. Par Khady SONKO – 

Niafrang maintient son opposition à l’exploitation du zircon découvert sur ses terres. Les habitants de ce village ont tenu hier un point de presse pour alerter, dénoncer et réaffirmer leur refus catégorique du projet d’exploitation du zircon à Niafrang. «Depuis plus de 20 ans, notre village résiste à ce projet et à toutes les formes d’intimidation, de menace, d’agression verbale et physique. Notre détermination reste intacte, nous n’accepterons jamais ce projet destructeur», a déclaré Ousmane Sané. Il y a quelques semaines, poursuit le président du Comité de lutte contre l’exploitation du zircon, le village a reçu une délégation se présentant comme consultant mandaté par la société G-Sand, venue mener une étude environnementale et sociale. «Nous savons tous que ce type d’étude biaisée est destiné à justifier l’exploitation du zircon. Nous affirmons avec force que le village de Niafrang ne participera à aucune étude environnementale qui cautionne ce projet», alerte le président du Comité de lutte contre le projet. «Déjà, nous subissons les conséquences de l’exploitation à Abéné. Notre unique puits d’approvisionnement en eau potable est devenu rougeâtre et inutilisable. Les populations n’ont plus accès à une eau saine», informe M. Sané. D’après lui, les droits à la vie, à la santé et à un environnement sain garantis par la Constitution du Sénégal et renforcés par l’article 25, alinéas 1, 2 et 3 depuis 2016, sont bafoués. «Malgré nos nombreuses plaintes après des agressions physiques subies par des habitants de Niafrang, aucune enquête, ni interpellation, n’a été menée jusqu’à présent. Ce silence complice de l’Etat est incompréhensible», regrette Ousmane Sané. A l’en croire, G-Sand est «incapable» de restaurer les écosystèmes malgré ses promesses de reboisement. Après avoir contesté l’étude d’impact d’Astron, Niafrang a mené ses propres démarches en élaborant, avec l’appui technique de professeurs d’université, une étude alternative de développement durable pour le village. Niafrang demande à l’Etat du Sénégal de le soutenir dans sa lutte pour la protection de son environnement et de ses droits fondamentaux.
«Eriger Niafrang en zone de protection minière conformément au Code des mines, mettre fin à toute tentative d’imposition de ce projet qui détruirait notre forêt, nos ressources et nos vies», a plaidé M. Sané.

Les organisations de la Société civile, les défenseurs des droits humains et de l’environnement, ainsi que toutes les personnes éprises de justice, sont priés de se joindre au combat contre l’exploitation du zircon à Niafrang.
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