L’appui de l’institution gouvernementale sera indispensable pour permettre une bonne installation dans la dignité, de personnes qui reviennent pour la plupart, après avoir tout perdu.

Décidément la dynamique solidaire enclenchée au profit des populations déplacées et retournées de l’arrondissement de Niaguis s’intensifie de jour en jour. Ainsi après l’Usaid et l’Anrac, c’était au tour du Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma), à travers son coordonnateur national, de dégager une enveloppe de 40 millions de FCfa pour la prise en charge des besoins urgents de ces populations victimes du conflit armé. C’était lors d’une cérémonie organisée dans les locaux de la mairie d’Adéane.
Ce geste du Puma fait suite à la saisine du gouverneur de la région de Ziguinchor et du comité de pilotage pour le retour des populations déplacées de l’arrondissement de Niaguis. Les 40 millions de FCfa ont ainsi permis à la coordination nationale du Puma d’acquérir plus de 4250 tôles ondulées, 129 tonnes de ciment, 10 bâches rouleaux, 4000 troncs de rôniers et 629 moustiquaires ainsi que la construction de quatre (04) blocs de latrines. Tout un matériel mis à la disposition du gouverneur de la région et qui permettra, de l’avis du coordonnateur du Puma, la construction avec l’appui du génie militaire, d’abris pour cent douze (112) familles. «Et il contribuera en outre à l’amélioration des conditions de vie des populations déjà installées» ajoute Moussa Sow.
Le coordonnateur national du Puma espère que cet appui qui est le début d’une série d’actions inscrite parmi les priorités du Puma, incitera les autres familles qui ont émis le souhait, de retourner chez elles après trois décennies d’absence. Et c’est fort d’un tel espoir que le Puma, qui a un volet «Actions humanitaires et de secours» va, à l’en croire, poursuivre son accompagnement en faveur des populations frontalières pour développer une collaboration permanente ; et ce, afin d’accroitre les capacités des ménages à pouvoir, dit-il, résister et s’adapter aux différentes situations. Et c’est dans cette optique que le Puma, pour désenclaver la zone et favoriser la reprise des activités économiques propose, selon Moussa Sow, la construction des pistes Guidel-Singhere-Bou­toupa Camaracounda et la piste Guidel-Bindialou Manjacque. «En plus de la construction de la Brigade de gendarmerie de proximité de Niaguis dont la procédure de passation est arrivée à terme et l’électrification en cours du poste de santé et des services de sécurité d’Mpack, la région sera dotée incessamment de quelques ambulances médicalisées pour faciliter les évacuations» promet le patron du Pu­ma.
Pour l’édile d’Adéane Ibou Diédhiou, c’est d’ailleurs le lieu de remercier le Puma pour son appui conséquent qui va créer, d’une part, un environnement accueillant au niveau de la zone frontalière et donner, d’autre part, espoir aux populations de Bissine qui vont bénéficier de logements durables. «La réinstallation de ces populations déplacées doit être encadrée afin d’éviter une installation anarchique, source demain, de conflit» plaide-t-il. Il sollicite des services techniques compétents l’établissement d’un plan et l’aménagement d’un espace d’habitation qui va prendre en compte les infrastructures sociales de base et la voierie. Et ce, conformément, dit-il, à la politique de modernisation de l’habitat et de l’amélioration du cadre de vie de l’Etat. Les autorités étatiques qui ont, de l’avis d’Ibou Diédhiou, répondu à l’impérieuse nécessité d’assurer la prise en charge effective et immédiate des préoccupations légitimes des populations des zones enclavées du territoire national.