Les attaques survenues samedi figurent parmi les pires massacres de civils que le pays, régulièrement visé par des groupes djihadistes, a connus.

C’est un véritable drame qui est survenu samedi au Niger. Cent personnes ont été tuées dans les attaques de deux villages de l’ouest du pays, en pleine élection présidentielle. «Nous venons juste de rentrer des lieux des attaques (…) A Tchom­bangou, il y a eu jusqu’à 70 morts et à Zaroumadareye, 30 morts», a déclaré dimanche à l’Agence France-Pres­se Al­mou Hassane, le maire de Tondikiwindi, commune qui administre les deux villages, situés dans le département de Ouallam.
«Il y a eu également 25 blessés, dont certains ont été évacués à Niamey et à Ouallam pour des soins», a-t-il ajouté. L’attaque a été perpétrée samedi «par des terroristes venus à bord d’une centaine de motos». Pour attaquer les deux villages distants de sept kilomètres, les assaillants «se sont divisés en deux colonnes : pendant que l’une attaquait Zarouma­da­reye, l’autre a attaqué Tchom­bangou», a précisé le maire. La région de Tillabéry, dans laquelle sont situés les deux villages, est frontalière du Mali et du Burkina Faso. Elle est régulièrement visée depuis des années par des attaques meurtrières de groupes djihadistes.

Un bilan largement revu à la hausse
La double attaque avait été annoncée samedi, mais sans bilan précis, par des élus locaux, une source évoquant alors «une cinquantaine de morts». D’après un haut responsable de la région de Tillabéry, elle a été commise en plein jour, vers 11h Gmt, au même moment que la proclamation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 27 décembre. Le candidat du parti au pouvoir Mohamed Bazoum, ancien ministre de l’Intérieur qui a promis de renforcer la lutte contre les groupes djihadistes, est arrivé largement en tête (39,33%).
Le Président sortant Maha­ma­dou Issoufou a fait part dimanche, dans un tweet, de ses «condoléances les plus émues aux populations de Tchombangou et Zarouma­dareye, à la suite de l’attaque lâche et barbare de leurs villages». Selon un ex-ministre originaire de Tillabéry, Issoufou Issaka, contacté par l’Agence France-Presse, qui évoque un bilan provisoire de «83 morts», les djihadistes auraient commis ce double massacre après que deux d’entre eux ont été «lynchés» par la population.
Le Point