Excellence, Monsieur le Président,
Je vous félicite pour votre discours à la Nation suivi d’un brillant exercice d’entretien qui nous a encore démontré toute la sérénité avec laquelle vous conduisez la destinée de notre Nation.
Cependant, l’objet de ma lettre est tout autre. En effet, Excellence, je voudrais vous adresser quelques mots. Dans ces mots, loin de vous contester vos prérogatives constitutionnelles de nommer à tous les emplois civiles et militaires, ni votre pouvoir discrétionnaire de choisir votre cabinet, je souhaiterais vous y exprimer toute ma frustration. Une frustration que je partage, peut-être, avec bon nombre de jeunes cadres militant à vos côtés.
Oui Monsieur le Président, nous sommes des dizaines voire des centaines de jeunes cadres à défendre votre vision et votre bilan dans les concessions, les réseaux sociaux, sur les radios communautaires et nationales, dans la presse littérale et en ligne, sur les plateaux de télévision, bref partout où il est possible de communiquer haut et fort et à visage découvert que vous êtes le meilleur de tous.
Dans une gouvernance sobre et vertueuse, sans moyens, nous nous évertuons à tenir le flambeau et à répondre de manière systématique aux attaques nourries et des fois non conventionnelles de vos pourfendeurs. C’est le sens de notre article signé le 10 mai 2017 et publié sous l’intitulé «Réponse au nouvel expert en pétrole et gaz Mamadou Sy Tounkara».
Excellence, aussitôt que nous prenons congé des médias, nous investissons nos bases politiques respectives pour mener de manière perpétuelle le combat de terrain, le combat de la légitimité et de la proximité. Sur ce registre aussi, nous n’avons pas été en reste parce que pouvant nous glorifier d’un dépôt de 1 750 parrainages à votre profit et dans le seul périmètre de la commune de Kaolack, toujours sans aucun moyen.
Malgré tous ces efforts abattus, des fois au prix de nombreux sacrifices, vous comprendrez aisément, Monsieur le Président, notre grande frustration quand la presse nous informe que certains de nos plus farouches adversaires siègent désormais à vos côtés, quand nous-mêmes nous n’arrivons pas à franchir les grilles du palais de la Répu­blique.
Eh oui, Excellence, combien de fois Monsieur Tounkara, votre tout nouveau conseiller spécial, a charcuté notre gouvernance en qualifiant «d’erreur» le contrat signé avec l’entreprise Total ou en critiquant vertement votre ouvrage intitulé Conviction république ? Il ne s’est pas arrêté en si bon chemin et s’est même permis d’accuser notre régime de népotisme, de manque de vison et de gaspillage sans précédent dans la construction de l’arène nationale et dans l’attribution des marchés du Ter et des cartes d’identité biométriques. D’ail­leurs, la plateforme You­Tube.­com se souvient toujours de ses diatribes, lors des Législatives de 2017, sur la gouvernance de Benno bokk yaakaar.
En plus d’être un des plus grands tireurs d’élite «pro opposition», Monsieur le Président, à hauteur de combien Monsieur Mamadou Sy Tounkara a contribué pour le parrainage de votre importante et nécessaire candidature ?
En tout cas, même si nous ne nions pas ses compétences techniques et surtout en matière de critique littéraire, sa nomination parmi tant d’autres sape indéniablement le moral des troupes.
Excellence, nous vous prions de comprendre que nous ne pouvons tenir un flambeau pour illuminer le chemin d’un autre sans éclairer le nôtre.
Dans l’espoir de voir notre leader raviver le flambeau que portent ses jeunes, femmes et cadres, nous vous renouvelons notre confiance et détermination à porter les combats futurs et surtout celui de l’heure : votre réélection dès le 1er tour.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments patriotiques et militants.
Doudou Diop MBOUP
Juriste, Membre de la Ccr
Coordonnateur de la Jeunesse pour la Renaissance de Kaolack (Jrk)
doux89@gmail.com