Yankhoba Diattara est le nouveau ministre des Sports, en remplacement de Matar Ba. Une nomination qui intervient à deux mois de la Coupe du monde et qui surprend, tellement le désormais ex-patron du sport sénégalais aura marqué son passage de par ses résultats, surtout au niveau de la discipline-reine : le football.Par Amadou MBODJI –

C’est la grosse surprise du remaniement de Macky Sall intervenu samedi. Matar Ba n’est plus ministre des Sports. Après 8 ans et 3 mois (un record) à la tête du sport ­sénégalais, il est remplacé par Yankhoba Diattara qui va finalement conduire les Lions à la Coupe du monde au Qatar en novembre prochain.
Le départ du désormais ­ex-patron du sport sénégalais fait débat. D’autant plus que Matar Ba, maire de Fatick, a eu la baraka d’avoir contribué au sacre historique des Lions, vainqueurs pour la première fois d’une Can.

Pour avoir donc mis la barre très haut, son remplaçant s’offre un gros challenge à deux mois du début de la fête du football mondial au Qatar.

Ancien ministre de l’Economie numérique et des télécommunications, Yankhoba Diattara est le bras droit de Idrissa Seck, patron du parti Rewmi et actuel président du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Premier vice-président au Conseil départemental de Thiès depuis 2014, le nouveau patron du sport sénégalais est né le 4 novembre 1974 à Thiès où il a fait ses études jusqu’au Lycée Malick Sy. Yankhoba Diattara décroche son Baccalauréat de série A en 1995.

A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), il ­empoche sa Maîtrise en Droit des ­affaires (2000), son Dea en Droit privé général (2002). Il s’envole ensuite pour l’Université du Québec à Montréal dont il est titulaire d’un Mba. Il prépare une thèse de Doctorat sur le thème : «Fiscalité et développement local au Sénégal», informe l’Aps.

C’est au début des années 2000 qu’il a commencé à cheminer avec son mentor politique, Idrissa Seck, quand ce dernier était encore au Pds, avant de créer le Rewmi.

Son engagement politique est surtout marqué par sa ­constance, notamment à travers sa loyauté à Idrissa Seck dont il a été délégataire de signature à la mairie de Thiès de 2009 à 2014, puis au Conseil départemental depuis 2014.
Des proches contactés par l’Aps informent que sous son magistère, il a équipé l’Hôpital régional, notamment la ­pédiatrie, d’une unité d’imagerie médicale, rénové des postes de santé dans le département et la commune.

Mais il faut dire que beaucoup de défis attendent le successeur de Matar Ba. Ce dernier ayant obtenu des résultats tangibles, surtout au football avec 2022 qui est une année bénie suite au ­succès des U17 en Coupe Ufoa, au sacre des Lions à la Can et la ­qualification au Mondial, à la ­qualification des Locaux au Chan et des U20 à la Can.

M. Diattara devra aussi veiller au maintien des bonnes ­relations entre le ministère des Sports et la Fédé foot. Une ­collaboration durable, franche et loyale, saluée par tous, y ­compris le président de la République.

Mais il est vrai que tout n’a pas été parfait sous le magistère de Matar Ba. Surtout dans la gestion de certains dossiers concernant des fédérations, comme le basket (conditions de voyage), celle du handball (polémique sur les ­textes) et d’autres instances ­nationales gérant des disciplines ­individuelles qui ont souvent eu des difficultés financières pour ­participer aux compétitions internationales.
Comme quoi, les chantiers à défricher sont immenses.
ambodji@lequotidien.sn