Nomination – Nouveau patron du Cng de lutte : Malick Ngom, un président de transition

Le successeur de Bira Sène est connu depuis jeudi. Il s’agit de l’arbitre Malick Ngom, qui a été nommé par la ministre des Sports. Le candidat des lutteurs «Vip», en place pour un an, sera cependant un président de transition qui ne pourra pas faire partie de la prochaine Fédération de lutte.Par Hyacinthe DIANDY –
L’info que les acteurs de la lutte attendaient depuis est finalement tombée jeudi. Comme promis, la ministre en charge des Sports a nommé, via un arrêté, l’arbitre Malick Ngom nouveau président du Cng de lutte, en remplacement de Bira Sène.
Parmi les missions assignées au nouveau patron de la lutte sénégalaise, on peut lire à l’article 8 : «Le président du Cng de lutte est tenu de convoquer, en relation avec les services compétents du ministère en charge des Sports, l’Assemblée générale élective de la lutte, conformément au chronogramme fixé.» Avant de préciser : «A l’occasion de l’Assemblée générale, il ne peut être candidat au poste de président de Fédération, conformément à la lettre d’engagement qu’il a signée.»
En clair, Malick Ngom, qui est nommé pour un an, est un président de transition en vue de la mise en place d’une Fédération sénégalaise de lutte, agitée depuis des années et qui, curieusement, ne fait pas l’unanimité dans l’arène.
Candidat des lutteurs «Vip», Malick Ngom pourrait donc voir ses ambitions freinées par cette disposition qui lui interdit de postuler pour le poste de président de Fédération. C’est d’ailleurs le sens d’un article, dans une de nos éditions, où on s’étonnait de cette bousculade notée chez les candidats qui semblaient ignorer que même s’ils sont nommés, ils ne pouvaient gouverner plus d’un an. Comme quoi, se préparer pour la prochaine Ag élective aurait été plus réaliste.
Qu’en est-il maintenant de l’équipe qui va accompagner Malick Ngom ? On note, entre autres, l’entrée de la championne olympique, Isabelle Sambou, comme première vice-présidente du Cng. Manga 2, une des légendes de la lutte sénégalaise, est confirmé comme vice-président chargé de la lutte sans frappe. Sans surprise, Ndiamé Diop, connu pour sa rigueur et sa maîtrise des textes, est reconduit comme Directeur administratif.
Au total, Mme Khady Diène Gaye a nommé un Bureau exécutif de 8 membres dont 4 vice-présidents, et 10 commissions ont été créées. Le président va aussi s’entourer de conseillers et personnes ressources.
Bira Sène s’en va avec un bilan positif
Après deux mandats, la mission du président Bira Sène s’arrête. Pourtant à son actif, le successeur du Dr Alioune Sarr présente un bilan qu’on peut qualifier de positif, avec une saison 2023/2024 bien maîtrisée, marquée par une grande innovation : l’avènement de la Var. Ce qui a mis fin aux réclamations d’après-combat concernant les chutes. Comme mesure sécuritaire, pour la durée des grands combats, de gros efforts ont aussi été faits, marqués par les dernières affiches qui ont pris fin très tôt, sous les coups de 19h 30. Mais apparemment du côté de la Cité Keur Gorgui, un tel bilan n’a pas convaincu les décideurs.
Il reste au nouveau président du Cng de rassembler la famille de la lutte, très divisée à l’issue de ce long feuilleton à plusieurs épisodes.
Lecture – Mission du Cng de lutte : Trop ambitieuse pour une structure qui dure un an
L’arrêté ministériel tant attendu nommant le nouveau président du Cng de lutte est enfin sorti. Mais à la première lecture du document, le constat est que c’est un vrai travail d’Hercule qui attend la nouvelle équipe de Malick Ngom ; tant les missions assignées sont nombreuses et complexes. Entre organiser des combats et préparer les textes à adopter lors d’une Assemblée générale extraordinaire, le nouveau Cng aura vraiment du boulot. Si on y ajoute les écuries qui devront être identifiées au niveau des différentes régions, avant de se mettre en règle en vue de la mise en place de la future Fédération de lutte, on est en droit de se demander si tout ce chantier pourra être défriché dans une durée d’un an. Il y aussi les promoteurs, managers et anciens lutteurs qui devront s’organiser en association ou amicale, pour une place au sein de la structure fédérale.Il est vrai que le Cng sortant avait commencé à poser les jalons dans ce sens par le toilettage des textes. Mais concrètement, on se pose des questions par rapport à la mise en place d’une Fédération dans 12 mois. Du coup, on est tenté de donner raison à ceux qui murmurent que ce Cng de Malick Ngom va être prolongé à la fin de son mandat. Wait and see !
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