Depuis janvier 2019, les journalistes et techniciens en communication employés par l’Administration demandent l’application de la nouvelle Convention collective et ne comprennent pas ce blocage constaté à la Direction de la solde.Par Ousmane SOW
– Alors que le gouvernement s’est engagé dans une logique de corriger les iniquités dans le traitement des fonctionnaires, les professionnels et techniciens de l’information agents de l’Etat demandent aussi leur revalorisation avec une application de la nouvelle Convention collective. Ils Courent après son application, selon l’un deux, depuis janvier 2019. «Pourtant, selon notre source bien imprégnée du dossier, le Président Macky Sall avait, en plein Conseil des ministres en juillet 2020, donné des instructions fermes pour l’application optimale de la Convention collective aux journalistes et techniciens de la communication agents de l’Etat qui sont au nombre de 15», précise un agent. Qu’est-ce qui explique ce blocage ? «C’est le directeur de la Solde, Charles Ciss, et ses techniciens qui sont responsables du blocage du paiement des salaires depuis décembre 2021», précise-t-il. Or toutes les «instructions» ont été «données par le Président Macky Sall». En dépit, dit-il, de «l’avis du ministre des Finances, Abdoulaye Daouda Diallo, et du Directeur général du Budget, Moustapha Ba, nous peinons à percevoir nos salaires de la nouvelle Convention collective en raison du dilatoire du directeur de la Solde et de ses techniciens». Depuis décembre, c’est le statu quo : «nous avons rempli toutes les démarches administratives pour que la Solde puisse nous payer nos salaires. C’est au mois de mars dernier qu’il est sorti de son confort pour proposer l’élaboration d’un décret, afin de pouvoir appliquer la Convention collective. Pis, jusqu’à présent, le projet de décret proposé par le directeur de la Solde n’a pas évolué d’un iota», précise un agent, qui note que «rien n’empêche à la Direction de la solde de revaloriser notre solde globale, de payer les indemnités, les primes et nous payer les 23 mois d’arriérés».
Pour l’instant, ils ont fait, assure-t-on, «un travail de simulation sur l’augmentation du solde global de chaque agent selon sa classe, son ancienneté qui tient compte des différentes augmentations de salaires de 1994 à maintenant. Nos représentants ont remis le tableau de simulation au directeur de la Solde», rappelle un interlocuteur.
Depuis l’adoption de la nouvelle Convention collective en 2019, les journalistes en service dans l’Administration ont entrepris des démarches pour qu’elle leur soit appliquée. Dans ce sillage, le ministère de la Fonction publique avait demandé à ce qu’un «Arrêté d’extension qui engage l’Etat» soit pris comme en 1994. Le ministère du Travail avait estimé qu’il fallait que la Convention collective soit publiée au Journal officiel avant que l’arrêté ne soit signé. Après sa publication le 9 novembre 2019, l’Arrêté portant extension de la Convention collective du secteur de la presse à tous les employeurs et travailleurs dudit secteur d’activité a été publié au Journal officiel le 5 mai 2020. «Le ministère de la Fonction publique devait procéder à l’élaboration des actes de reclassement des agents pour permettre à la Solde de pouvoir payer les nouveaux salaires. Malheureusement, le ministère avait exigé à nouveau au mois de mai 2021, un avis de non-objection du ministère des Finances pour pouvoir établir les actes de reclassement des journalistes et techniciens de la communication agents de l’Etat au nombre de 15», souligne-t-il. Finalement, le ministère des Finances a émis son avis de non-objection «pour permettre à la Fonction publique d’élaborer les actes de reclassement des journalistes et techniciens de la communication agents de l’Etat». Au mois de décembre dernier, le ministère de la Fonction publique a déposé les actes de reclassement à la Solde. «Mais, nous peinons toujours à entrer dans nos fonds», regrette un interlocuteur, qui espère la fin de cette situation dans «de meilleurs délais». Nos tentatives de joindre M. Ciss sont restées vaines.