Non-électrification de la commune de Kandia : Les jeunes sonnent la révolte

Le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) avait démarré en 2020 par des travaux de raccordement du village chef-lieu de la commune de Kandia au réseau électrique de la Senelec. Sitôt des trous creusés pour accueillir les poteaux, que les travaux sont arrêtés et les ouvriers introuvables sur place depuis cette année-là. Des creux béants sont encore visibles çà et là dans cette localité du département de Vélingara au Sud Sénégal. Le village sombre dans le noir la nuit tombée, à part quelques privilégiés ménages qui s’éclairent à l’énergie solaire. Une situation qui a fini de révolter la jeunesse de cette commune frontalière à la Gambie. Et c’est la jeunesse politique, militante de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer) qui s’est fait entendre, mercredi passé, à travers une déclaration remise à la presse. Dans celle-ci, le coordonnateur de la Cojer locale, Mamadou Saliou Diallo, a rappelé : «En 2020, l’Etat avait prévu de construire une dorsale électrique, une ligne moyenne tension allant de la ville de Vélingara à Fafacourou dans le Médina Yoro Foula en passant par Kandia, permettant à toutes les localités se trouvant sur l’axe d’être connectées au réseau. C’est ainsi qu’une équipe est venue faire des études de terrain et entamer les travaux en creusant des trous tout le long de l’axe retenu jusque sur les routes les plus fréquentées du village, et puis de laisser des trous béants et disparaître sans rien expliquer.» Et comme un malheur ne vient jamais seul, la même année, 2020, l’Etat a prévu de raccorder le village de Médina Mary Cissé (Kandia) à l’électricité à partir de Vélingara sur 25 km, devant desservir plusieurs villages. «Pour ce cas, c’est resté à l’état de promesse, les travaux n’ayant jamais démarré», selon Mamadou Saliou Diallo. Sur la situation actuelle de la commune, il note : «Sur 76 villages, seuls 28 ont accès à l’électricité à partir de l’énergie solaire avec l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser). Le poste de santé est alimenté à partir de l’énergie solaire ne permettant pas de conserver le courant la nuit. L’infirmier chef de poste s’éclaire avec son téléphone pour s’occuper des malades la nuit tombée.»
L’infirmier Boubacar Sadio d’ajouter : «Il y a des produits qui doivent être en permanence au froid, l’extracteur d’oxygène ne peut pas être alimenté par le solaire. Les conditions de travail sont difficiles sans électricité.»
La santé n’est pas le seul secteur impacté négativement par le manque de courant. Ils indiquent que «les établissements scolaires rencontrent des difficultés dans la reproduction de documents de cours, de documents administratifs, de se connecter à l’internet ; idem pour la mairie pour la délivrance des certificats de résidence, d’extraits d’acte de naissance, de mariage, etc., les artisans aussi ne peuvent pas moderniser leur métier et se rendre plus performants».
Aussi Mamadou Saliou Diallo et Cie exigent-ils «la reprise immédiate, sans délai, ni condition, des travaux pour que l’extension de l’électricité soit effective dans Kandia et environs. Le courant ne doit plus être un luxe, mais une nécessité».
Par Abdoulaye KAMARA(Correspondant) – akamara@lequotidien.sn