L’avocat français, Juan Branco, conseil du leader du parti Pastef déjà persona non grata au Sénégal après qu’il a été éconduit à l’Aéroport Blaise Diagne de Dakar à la veille du procès Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko, n’a pas seulement des démêlés judiciaires avec son pays. Le procureur près le Tgi de Dakar, qui annonce l’ouverture d’une information judiciaire contre le susnommé pour plusieurs faits qualifiés de crimes et délits, a requis un mandat d’arrêt international à son encontre.

Par Dieynaba KANE – Il a connu son quart d’heure de gloire au Sénégal. Deux jours après la France, c’est au tour du Sénégal d’annoncer des poursuites contre l’avocat Juan Branco, déjà persona non grata au Sénégal depuis qu’il a été refoulé de l’Aéroport Blaise Diagne de Dakar à la veille du procès Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko pour diffamation. Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Dakar, dans un communiqué, informe qu’il «a décidé l’ouverture d’une information judiciaire contre le susnommé pour plusieurs faits qualifiés de crimes et délits». En outre, souligne-t-il dans le même document, «un mandat d’arrêt international a été requis à son encontre».

Lire la chronique : La fin du cirque Branco

Le Parquet explique, par ailleurs, les raisons de cette action judiciaire contre cet avocat de Ousmane Sonko. «Après avoir revu la compilation des déclarations, écrits et posts à travers tout support du sieur Juan Branco, il a été relevé des éléments qui, manifestement, sont de nature à engager sa responsabilité pénale», fait savoir le procureur.

En France, le ministère des Affaires étrangères a porté plainte mercredi dernier contre l’avocat Juan Branco. Le Quai d’Orsay reproche à l’avocat français d’avoir divulgué les noms de deux fonctionnaires travaillant au Sénégal, lors d’une conférence de presse le 22 juin dernier, les mettant en danger. Lors de ce point de presse pour informer d’une procédure judiciaire contre des membres du gouvernement du Sénégal à la Cour pénale internationale, il avait identifié des ressortissants français qui étaient, selon lui, des complices car ayant aidé à la répression des manifestations qui se sont déclarées entre le 1er et le 3 juin 2023, lorsque la Chambre criminelle a condamné le leader du parti Pastef à une peine de deux ans de prison pour corruption de la jeunesse.

Présidentielle de 2024 : Sonko diffère son meeting d’investiture

Il faut rappeler que lors de cette conférence de presse, Juan Branco avait annoncé avoir transmis un dossier de 170 pages comme éléments de preuves sur des «crimes» commis au Sénégal depuis mars 2021. Juan Branco demandait ainsi au bureau du procureur de la Cpi de se saisir de ces éléments. Il faut noter que les manifestations de mars 2021 ont officiellement fait 14 morts et celles de juin 2023, 16 morts.
dkane@lequotidien.sn