Les affirmations du Pm sur la falsification des comptes sous le régime de Macky Sall, ont installé un gros malaise au sein de la Cour des comptes, comme on le dit depuis un certain temps. Il semblerait en plus, que le même malaise aurait atteint certains membres du gouvernement, qui ne semblent plus être en phase avec d’autres collégues !Par M. G. – 

Si la Cour des comptes pèse et soupèse ses options quant à la publication ou non de son fameux rapport de validation des comptes de la gestion de la gouvernance de Macky Sall, l’onde de choc de cette affaire semble avoir atteint le gouvernement. Il semblerait que certains ministres partageraient le malaise qui a saisi des membres de la Cour des comptes, à propos du contenu de ce rapport, somme toute assez ordinaire. Ceux qui ont eu la chance de le parcourir sont partagés entre les camps de ceux qui pensent qu’il faut publier le document dans son intégralité, et sans y retoucher quoi que ce soit, comme à l’habitude de la faire la Cour.

L’autre camp est composé de ces magistrats qui estiment que l’autorité politique ayant déjà orienté le débat dans le sens qu’il voudrait, les fonctionnaires, fussent-ils assermentés, se devaient de ne pas avoir à le démentir publiquement en mettant sur la place publique un document qui tendrait à démentir ses déclarations. Tout cela a pour conséquence qu’aujourd’hui, l’opinion ne sait toujours pas si ce document sortira un jour – en l’état.

S’agissant du malaise au sein du gouvernement, il a suffi de regarder et d’écouter hier, le ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba, pour se rendre compte à quel point il devenait palpable. Répondant à des questions sur son éventuelle implication dans un présumé scandale dont a fait état un média local, scandale présumé qui a valu avant-hier, la convocation par la Dic, d’un journaliste dudit média, le ministre Diba avait du mal à maîtriser son émotion. Il a néanmoins déclaré : «Nous allons continuer à travailler dans la sérénité, parce que nous avons besoin de sérénité… mais une chose est certaine, nous ne serons pas pris à défaut.»

Des personnes proches du gouvernement estiment que ces attaques, qui touchent à l’honorabilité d’un membre éminent du gouvernement, ne pourraient prospérer que parce que les accusateurs bénéficieraient de la couverture d’autres membres du même gouvernement. Ce qui est le signe d’une crise latente.

A quel point ladite crise est-elle sérieuse, le temps nous le dira rapidement.
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