Non-respect des accords : Le Saes retourne au front

Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), qui a constaté le non-respect des engagements pris par le ministère de tutelle, «appelle tous ses militants de toutes les sections et coordinations à la mobilisation en vue de continuer la lutte dans les prochains jours pour le règlement définitif de cette injustice et pour s’opposer à toute tentative de remise en cause des acquis». Dans un communiqué, le Bureau national dudit syndicat déplore «le non-respect des engagements pris par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche lors de ses tournées dans les universités publiques, avec comme conséquence immédiate une perturbation des activités pédagogiques dans certaines universités». Les syndicalistes constatent également «le renvoi aux calendes grecques des mesures annoncées par le Mesri à l’issue du séminaire sur la stabilisation du calendrier académique, la violation flagrante de l’article 3 de la loi 2015-26, l’orientation des bacheliers par l’envoi dans les universités publiques sans mesures d’accompagnement, de quotas de bacheliers largement supérieurs à ceux définis par les instances académiques des universités sur la base de leurs capacités d’accueil». A ces problèmes, s’ajoutent «les retards récurrents de paiement des salaires dans les universités publiques, ainsi que le non-reversement au Fonds national de retraite (Fnr) des cotisations pourtant prélevées par les universités sur les salaires des enseignants-chercheurs et chercheurs». Le Saes, qui reproche également à l’Etat le non-respect du protocole d’accord du 6 janvier 2023, fait remarquer que «concernant le point relatif à la pension de réversion», il a été informé que «le décret modifiant le décret n°2020-1788 du 23 septembre 2020 portant création d’une allocation spéciale de retraite au profit des enseignants et chercheurs titulaires des universités, examiné et adopté lors du Conseil des ministre du 28 février 2024, en même temps que la loi d’amnistie, a été «mystérieusement» perdu dans les «méandres de l’administration»». «Les syndicalistes de l’Enseignement supérieur informent qu’après «avoir dénoncé avec vigueur ce fait inimaginable dans un Etat organisé», ont «malgré tout accepté la proposition du Mesri de réintroduire une nouvelle version du décret en vue de sa signature». Et de fustiger : «La signature de cette nouvelle version, maintes fois annoncée par le Mesri, n’a jamais eu lieu, sans qu’on en connaisse les véritables raisons.» Par conséquent, avertit le Saes, «l’absence de solutions durables à ces problèmes, ajoutée à la non-livraison des infrastructures pédagogiques et sociales, le déficit d’enseignants, ainsi que l’insuffisance des budgets sont autant de freins pour un retour à une année académique normale». Et d’insister : «Cette kyrielle de difficultés compromet sérieusement la stabilité du sous-secteur de l’enseignement supérieur malgré les efforts consentis par les chercheurs et enseignants-chercheurs.»
Par ailleurs, le Saes informe dans son document que «la délégation du Bureau national, reçue par le Haut-conseil du dialogue social (Hcds) le jeudi 21 novembre 2024, a rappelé l’ouverture et la disponibilité du Saes pour la pacification de l’espace universitaire». La délégation a «toutefois précisé que la réversion des pensions aux ayants cause des enseignants-chercheurs et chercheurs décédés est une question de justice et d’équité non négociable consacrée par la loi 81-52 sur le Code des pensions civiles et militaires».
Par Dieynaba KANE – dkane@lequotidien.sn