Le ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique reconnaît la responsabilité de l’Etat dans l’effondrement du bâtiment à Hann Bel-Air qui a fait 6 morts. Abdoulaye Saydou Sow affirme que «l’Inspection générale du bâtiment doit faire son travail convenablement de surveillance et de contrôle». Par conséquent, «nous devons être intransigeants et fermes parce que la responsabilité nous incombe en amont comme en aval de surveiller l’habitat des sénégalais» en parlant de la Direction générale de la construction et de l’habitat, l’Inspection générale du bâtiment.Par Malick GAYE –
C’est un drame qui pouvait être naturellement évité si seulement ceux qui sont en charge de surveiller les bâtiments avaient fait leur travail. Le bilan de l’effondrement d’un immeuble à Hann Bel air a fait état de 6 morts et des blessés. Une situation que regrette le ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique. Pour autant, Abdoulaye Saydou Sow estime qu’il «faut situer les responsabilités». A cet effet, il reconnaît la part de responsabilité du gouvernement «à travers les institutions mises en place comme l’Inspection générale du bâtiment qui doit faire son travail convenablement de surveillance et de contrôle». Mais pour Abdoulaye Saydou Sow, l’Etat n’est pas le seul à être fautif. «Les promoteurs ont aussi une responsabilité en assurant la qualité du bâtiment mais aussi le citoyen lambda qui ne contrôle pas ce qui est fait en son nom et pour lui-même. Donc nous devons évaluer la responsabilité ensemble pour que ça ne se reproduise plus jamais. Il ne s’agit pas de constater qu’il y a des bâtiments qui tombent et qu’il y ait des morts et qu’on soit au degré de l’émotion. Oui, il faut s’émouvoir de ce qui se passe mais il faut aussi en tirer les leçons pour que chacun assume ses responsabilités convenablement», a déclaré Abdoulaye Saydou Sow. Qui ne veut pas s’arrêter qu’au stade des responsabilités. Sans le dire nommément, le ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique pointe un doigt accusateur en direction des entités étatiques en charge de la question. «La Direction générale de la construction et de l’habitat, l’Inspection générale du bâtiment ont été dotées d’un instrument administratif fort, des moyens vous seront accordés pour avoir un statut beaucoup plus important. L’«assumassion» (Sic) des responsabilités, c’est aussi une responsabilité personnelle. On a beau vouloir mettre en place des lois et règlements (…), nous devons être intransigeants et fermes parce que la responsabilité nous incombe en amont comme en aval de surveiller l’habitat des sénégalais», a déclaré Abdoulaye Saydou Sow hier en marge de la signature de l’accord cadre portant sur la gestion de la ligne de garantie du programme des 100 mille logements entre le Fongip, le Fhs et l’Apdeps. Cette convention de fournir au secteur bancaire un outil performant pour accompagner les acquéreurs aux revenus faibles qui ne satisfont pas les conditions classiques des banques. Cette rencontre symbolique a été organisée hier lors de la Journée mondiale de l’habitat dont le thème cette année est Accélérer l’action urbaine pour un monde sans carbone. Une occasion saisie par le gouvernement pour annoncer que la révision du Code de l’urbanisme et de la construction intégrant les principes de durabilité urbaine, l’efficacité énergétique dans les bâtiments et la mixité. «Nous nous sommes engagés à poser sur la table du Conseil des ministres, au plus tard au mois de décembre, ce nouveau Code de la construction et de l’urbanisme», a annoncé Abdoulaye Saydou Sow. Qui, revenant sur l’importance de l’accord cadre, a affirmé que «la prise en charge du financement abordable du logement est devenue une priorité absolue à laquelle l’Etat a décidé d’apporter des réponses concrètes par la création du Fonds pour l’habitat social. Pour rendre solvables les ménages vulnérables, le Fonds pour l’habitat social assure la mission principale de garantir les prêts destinés à l’acquisition de logement social des primo-accédants, les revenus modestes et irréguliers. Ce fonds participe à une meilleur maîtrise du risque de remboursement au-delà de rendre une meilleure solvabilité aux ménages dont les revenus ne sont pas importants».
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