Nous pouvons admettre que les droits-de-l’hommiste se dressent pour défendre des fautifs afin de sauvegarder leur dignité, leur intégrité physique ou morale et leur liberté politique ou associative. Cepen­dant, nous ne pouvons pas admettre, sous l’autel de la défense des droits de l’Homme, que la vérité soit occultée ou obstruée aux fins d’impunité, quand les mêmes fautifs violent manifestement la loi.
La défense des droits de l’Homme n’absout pas la reconnaissance de la vérité lorsque les lois et règlements sont violés. Le plus grave dans cette posture partisane de la société civile, est le fait que les droits-de-l’hommiste détournent les consciences populaires en jetant souvent le discrédit sur les institutions, en particulier sur la Justice, par des amalgames monstrueux entretenus sur les procureurs de la Répu­blique, lesquels sont les avocats de la société, notamment quand les intérêts de celle-ci sont menacés ou spoliés. Les procureurs de la République sont des magistrats debout, chargés de défendre les intérêts de la société au-dessus des intérêts particuliers, individuels ou associatifs. Car il faut bien, dans un système judiciaire dual, qu’il existe des avocats de la société censés représenter l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers, en étant maîtres des poursuites envers les citoyens qui enfreignent les lois de ladite société.
Pourquoi les droits-de-l’hommiste restent toujours muets et ne condamnent jamais les actes de destruction de biens publics et privés, les atteintes à la quiétude des populations et à la paix civile. Pourtant, les menaces terroristes sont visibles partout, dans tous les coins du Sénégal, du Nord au Sud et d’Est en Ouest, lors des manifestations.
L’intervention de plus en plus d’organisations de la Société civile dans le débat politique, ne doit pas occulter l’autonomie et l’indépendance devant les régir vis-à-vis des partis politiques ou coalitions de partis.
A ce niveau, elles ont l’obligation d’afficher une posture neutre ou non partisane, conformément à leur statut de corps social organisé en association pour la démocratie participative et comme acteur primordial du développement économique et du développement humain. Car, en fait, la Société civile est le domaine par excellence de la vie sociale organisée qui est volontariste, largement autosuffisante et autonome envers les partis politiques et pouvoirs publics. C’est le corps social, par opposition à la classe politique, qui a vocation de se mobiliser pendant les moments de crise et pendant les moments électoraux, non pas pour présenter leurs membres ou donner des consignes de vote, mais pour être les garants de la bonne gouvernance, du développement économique et de la bonne répartition des richesses nationales.
L’Unesco entend par Société civile, l’auto-organisation de la société, en dehors du cadre étatique et du cadre partisan, s’impliquant dans des dynamiques associatives et des organisations syndicales, caritatives, religieuses ou autres organisation de base. A partir de ce moment, les acteurs de la Société civile doivent refuser la politisation des organisations, sous peine de perdre la légitimité sociale qui devrait les caractériser et de porter atteinte ainsi aux principes d’indépendance, d’impartialité et d’intégrité du segment du corps social qu’ils sont censés représenter. Or, depuis un certain temps au Sénégal, certaines organisations dites de la Société civile, qui s’apparentent plus à des instruments de promotion sociale de leurs acteurs, développent des postures partisanes dans le jeu politique, en violation flagrante de leur statut, de l’esprit et de la lettre des fondements qui doivent régir une vraie Société civile.
A ce titre, il y a lieu de recadrer les organisations dites civiles qu’on entend le plus souvent dans les médias, comme si elles étaient devenues des porte-paroles de partis politiques de l’opposition et qui sont en dehors du champ d’application de leur appellation. Cependant, on n’entend presque pas les vraies organisations civiles qui sont dans le temps de l’action sociale auprès des populations de base pour l’investissement et le développement humains.
A partir du moment où certains acteurs d’organisations dites de la Société civile sont intéressés par la dévolution du pouvoir en supportant des camps politiques, les frontières entre Société civile et classe politique disparaissent, en donnant naissance à une société politisée dans son ensemble. Il ne s’agira plus, dès lors, de se réclamer d’une quelconque Société civile dans son essence, mais de dénoncer la présence d’organisations éminemment politiques dans l’échiquier, qui se cachent derrière le manteau de la Société civile. Les acteurs d’organisations dites de la Société civile qui ont l’ambition de supporter des camps pour la conquête du pouvoir, doivent se débarrasser de leur cagoule pour se verser carrément dans le landerneau politique. A ce titre, l’honnêteté et la lucidité doivent prévaloir, à tout moment, afin de permettre à chaque segment de la société de jouer pleinement son rôle, dans une atmosphère délimitée et non confuse et de pouvoir maintenir intactes les frontières pour le respect des autonomies et la préservation des équilibres nécessaires à la vie en société.
Les opposants au Sénégal, de nos jours, sont dans la pure politique politicienne, la médisance et la manipulation, en plus du fait qu’ils n’ont aucun projet de société alternatif, dès lors qu’ils n’en parlent jamais. Or, ce sont les différences programmatiques qui devraient cheviller le débat et le jeu démocratique, dans une République comme le Sénégal où il en était ainsi depuis plusieurs siècles.
Certains néo-opposants sénégalais sont partisans de la violence verbale et physique, de la tromperie, de la non-élévation de la conscience des masses, de la stratégie de jusqu’au-boutiste pour semer le chaos.
Que cette néo-opposition se détrompe, car ils ont affaire au Peuple sénégalais qui sait distinguer la bonne graine de l’ivraie ; seule la vérité est révolutionnaire et finira toujours par triompher. La liberté de manifester est certes constitutionnelle au Sénégal, mais elle est encadrée par les lois et règlements si bien qu’elle s’arrête là où commence celle des autres. Quand la liberté des uns menace la liberté des autres et mène à l’anarchie, au désordre, au pillage des biens publics et privés, il y a de quoi agir pour prévenir les troubles et la protection de la stabilité et de la paix civiles.
L’histoire nous a enseigné que les populistes d’Extrême droite ou de gauche sont des fascistes qui mènent l’humanité vers des souffrances de populations, des conflits et guerres, au point que tout doit être fait pour les empêcher d’arriver au pouvoir partout dans le monde
Mon cher ami et parent, Seydi, ne sois pas emporté par le sentimentalisme connu pour les défenseurs des droits de l’Homme au point d’oublier le forfait.
Kadialy GASSAMA
Economiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger
Rufisque