Les femmes vivant dans la région ouest (Thiès et Dakar) ont un risque moindre de ne pas utiliser la contraception moderne, a révélé dimanche Ibrahima Diagne, statisticien démographe à la Direction du développement du capital humain (Ddch). «Les résultats de l’Enquête démographique et de santé continue (Ed-continue) effectuée en 2016 ont montré que les femmes vivant dans la région ouest (Thiès et Dakar) et les femmes d’âge jeune (moins de 25 ans) ont moins de risques de ne pas utiliser la contraception moderne», a-t-il déclaré. Il présentait l’étude sur «Les facteurs explicatifs de la non-utilisation de la planification familiale au Sénégal» au dernier jour de l’atelier de renforcement de capacités des journalistes membres de l’Association des journalistes en santé, population en développement (Ajspd) sur le concept de dividende démographique, tenu à Saly. L’enquête montre d’autres résultats. Il y a par exemple le fait que «les femmes qui désirent plus d’enfants ont plus de risques de ne pas utiliser la contraception moderne que celles qui en désirent moins», et celui que «les femmes qui ne sont pas exposées aux médias sont plus enclines à la non-utilisation de la contraception moderne par rapport à celles qui sont exposées».
De même, poursuit M. Diagne, «les femmes qui vivent en milieu rural utilisent moins la contraception moderne que celles qui résident en milieu urbain, les femmes sans instruction ont un risque plus élevé de ne pas utiliser la contraception moderne que leurs homologues qui ont un niveau d’instruction élevé». Effectuée sur un échantillon de 5 676 femmes âgées entre 15 et 49 ans, cette enquête avait pour objectif «d’identifier les facteurs qui expliquent la non-utilisation d’une méthode contraceptive moderne afin de mieux orienter les décisions politiques en matière de santé de la reproduction au Sénégal».
Revenant sur l’hypothèse générale posée dans cette enquête, il a expliqué «qu’au Sénégal, la pratique contraceptive chez les femmes est fonction des facteurs socio-économiques et socio-culturels d’une part, et des facteurs sociodémographiques d’autre part». «L’influence de ces divers facteurs sur la pratique contraceptive passe directement ou indirectement par d’autres facteurs appelés intermédiaires qui sont étroitement liés à la pratique contraceptive», a-t-il avancé. Le statisticien-démographe indique que cette étude a recommandé «une meilleure prise en charge des jeunes dans les programmes, étant entendu que les résultats de l’étude ont prouvé que cette frange utilise moins la contraception». Est également mise en exergue l’idée «d’intensifier la sensibilisation à travers la télévision dans toutes les langues du pays pour atteindre les objectifs dans le domaine de la maîtrise de la fécondité». «Les résultats montrent que les femmes suivant les émissions sur la Pf (Planification familiale) à la télévision ont moins de risques de non-utilisation de la contraception que celles qui ne sont pas exposées à ce média.»
Aps