Au regard des nombreux acquis et réalisations enregistrés dans la mise en œuvre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives au Sénégal (Itie) durant l’année 2015/2016, le Comité national-Itie considère que le processus est désormais arrivé à maturité. Cependant, un certain nombre de défis restent à relever.
Le Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives-Sénégal (Cn-Itie) dresse le bilan de ses activités durant l’année 2015/2016. Dans un rapport dont Le Quotidien a reçu copie, le Cn-Itie a listé «les progrès accomplis en matière de mise en œuvre des exigences» relatives à l’Itie, mais également un certain nombre de défis à relever.
Pour les challenges, Pr Ismaïla Madior Fall, président du Cn-Itie et son équipe travaillent déjà sur l’élaboration de plans opérationnels et à la mise en œuvre d’un plan stratégique 2017-2021. A travers ce plan, le Comité devrait faire en sorte que le cadre juridique et réglementaire soit amélioré, pour une meilleure prise en charge des exigences de transparence dans le secteur extractif sénégalais. L’accès à l’information constitue aussi un défi. Il est, aujourd’hui, nécessaire d’élargir le champ de l’accès à l’information relative aux données de production mensuelles ou hebdomadaires. En outre, il s’avère essentiel de renforcer les capacités des différents acteurs, afin que ces derniers puissent mieux appréhender les enjeux de développement du gaz et du pétrole, les problématiques de fiscalité, entre autres.
En ce qui concerne les acquis et réalisations, le Comité national Itie invoque, entre autres, «l’exhaustivité et la fiabilité des données», la «divulgation satisfaisante des informations sur les revenus». Pour les entreprises qui ont été retenues dans le périmètre du 2e rapport, par exemple, le Cn-Itie parle d’un taux de participation de 100%, contre 71% pour le précédent rapport. S’agissant de la «fiabilité des déclarations des entités publiques, tous les formulaires sont signés par les responsables, puis certifiés par la Cour des comptes. Alors que pour le 1er rapport, la signature était partielle et la certification inexistante».
Aussi soulignent les collaborateurs du Pr Fall, «le rapport Itie 2014 a fourni des informations appréciables sur les dernières évolutions relatives aux activités du secteur extractif. Dans le secteur minier, 2014 consacre le début de la séparation entre les fonctions de promotion, de législation et de contrôle. Dans le secteur pétrolier, Petrosen assure les fonctions de promotion, de co-entreprise et de régulation. En 2014, la division des hydrocarbures venait à peine d’être érigée en direction. Le rapport Itie ayant décelé quelques faiblesses dans la législation sur les procédures d’octroi des licences de même que sur les transferts ou cessions, il est prévu la conduite d’une étude détaillée sur les conditions d’octroi des licences et des contrats, afin de formuler des recommandations». Le rapport d’activité 2015/2016 mentionne également, que «le nouveau code minier voté à l’Assemblée nationale contient des dispositions de transparence qui rendent obligatoire la déclaration aux instances de l’Itie. De même, il est prévu la publication de tous les contrats sur le site officiel du gouvernement (…)».
Au-delà des textes, le Cn-Itie considère que «la publication des contrats pétroliers et miniers est une illustration parfaite des progrès effectués en matière de transparence…».
La Banque mondiale réclame deux rapports en 2017
Pour son 2e rapport 2014, le Cn-Itie dit avoir «reçu des données plus complètes sur les revenus et conformément à l’exigence 4. A titre d’exemple, des bonus ont été retracés aussi bien dans le secteur minier que dans le secteur pétrolier contrairement à l’année précédente. De même, des recettes
exceptionnelles au titre du règlement du différend avec la société Arcelor Mittal ont été confirmées et leur utilisation détaillée dans le rapport». Contrairement à l’année 2013 précise-t-on, «le deuxième rapport a fait état d’un accord de troc entre la société Sabodala gold operations et l’Etat du Sénégal. Les investissements consentis à cet égard ont été également documentés dans le rapport».
Adhérant à l’Itie, le Sénégal à l’obligation de produire un rapport Itie chaque année. Il en a produit deux. Le premier rapport qui portait sur l’exercice 2013, avait établi à près de 46 milliards de francs Cfa la contribution du secteur extractif au budget de l’Etat. Quant au deuxième concernant l’année 2014, le secteur a contribué à hauteur de 117 milliards de francs Cfa dans l’économie sénégalaise. Bien que la ponctualité de ce rapport ait respecté les exigences de l’Itie, indique l’équipe de M. Fall, «la Banque mondiale et les autorités ont tour à tour invité le Comité national à produire deux rapports en 2017, afin de mettre à leur disposition des informations plus fraiches».
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