Après des années difficiles, la Société nationale d’électricité (Senelec) renoue avec la prospérité. Une bonne santé financière que vient conforter la notation effectuée par Bloomfield investment et qui accorde la note AA- avec une perspective stable à la société qui envisage de lancer un emprunt obligataire de 30 milliards de francs Cfa cette année.
Après la pluie c’est le beau temps. La Société nationale d’électricité (Senelec) renoue avec la prospérité. Une bonne santé financière que vient conforter la notation effectuée par Bloomfield investment et qui accorde à la société la note AA- avec une perspective stable. Selon le directeur général de la Senelec, Mouhamadou Makhtar Cissé, cet exercice intervient à un moment particulier de la vie de l’entreprise. Un moment où «les exercices bénéficiaires s’enchaînent», dit-il. Et c’est pour consolider cette dynamique que la Senelec prévoit un plan de financement de 510 milliards de francs Cfa pour les trois prochaines années, annonce son directeur. Première étape dans cette stratégie, le lancement d’un emprunt obligataire de 30 milliards de francs Cfa durant cette année. «Nous lançons prochainement un emprunt obligataire de 30 milliards. Normalement dans ce type d’emprunt, vous devez donner des garanties, mais nous espérons qu’on n’aura plus besoin de ces garanties», a expliqué M. Cissé à l’occasion de la cérémonie de restitution de la notation qui s’est déroulée hier.
Pour M. Stanislas Zézé, directeur général de Bloomfield investment, les bénéfices de cette notation sont énormes. «Le bénéfice, avec la note AA- c’est que la Senelec peut aller faire un emprunt obligataire sans avoir à donner de garanties. Et ça, c’est fondamental. On parle d’une économie de 2 à 3% sur le coût de sortie de l’emprunt, ce qui est significatif.»
Après avoir réussi à emprunter 35 milliards de francs Cfa sur le marché bancaire, Senelec s’apprête à lancer un emprunt obligataire. «Nous avons demandé la notation pour mieux asseoir le financement de Senelec. C’est un exercice de transparence volontaire auquel nous avons souscrit. Toutes les entreprises qui veulent avoir une certaine crédibilité ont recours à la notation», a indiqué le directeur. «Nous espérons mieux emprunter dans les mois et années à venir. C’est le but de l’opération en fait. Le taux de loyer de l’argent reste supportable, mais si on a des mécanismes pour le réduire, nous allons les utiliser», poursuit M. Cissé.
Renforcer la crédibilité financière
La notation qui est un projet mûri par la Senelec depuis deux ans vient renforcer la crédibilité de la société sur la scène financière. «Pour qu’une entreprise se développe, elle a besoin de capitaux. Pour accéder à ces capitaux, il faut montrer patte blanche, montrer qu’on est capable d’absorber ces capitaux, de bien les utiliser et de les rembourser. Ce processus de notation va établir cette qualité de crédit qui va permettre à l’entreprise d’accéder à des financements, à des coûts qui correspondent à sa qualité de crédit», explique M. Zézé. Quant au processus de notation, il indique qu’il s’est fait sur la base de critères qualitatifs et quantitatifs. «Nous avons évalué un certain nombre de critères qualitatifs et quantitatifs sur ces cinq dernières années. En sachant que nous sommes dans une logique perspective, nous avons regardé la capacité de la Senelec à faire face à ses obligations financières dans le futur. Nous essayons d’établir une base des fondamentaux de Senelec sur 5 ans. Et tous ces paramètres quantitatifs et qualitatifs qui concernent la gestion, la bonne gouvernance, la flexibilité financière et le soutien de l’Etat ont été passés au peigne fin. Et à la fin de ce processus, nous avons donné une note à long terme qui établit les fondamentaux de la Senelec et une note à court terme qui établit la liquidité de Senelec en un an», explique M. Zézé.
152 Mw de solaire en 5 ans
Le 16 janvier prochain, la centrale solaire de Tene Merina sera inaugurée. Selon le directeur général de la Senelec, cette 4e centrale solaire va porter à 152 Mw la production solaire du Sénégal. Ces réalisations qui ont été faites en l’espace de 5 ans seront consolidées dans les prochaines années avec notamment l’arrivée d’une centrale éolienne prévue en 2018. Selon M. Cissé, les 30 Mw de production de la centrale de Tene Merina vont porter à 20% le pourcentage d’énergie solaire injectée dans le réseau de la Senelec contre 10% qui viennent du barrage hydroélectrique de Manantali.
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