L’économie sénégalaise reste une économie résiliente qui a les fondamentaux assez solides pour absorber les chocs extérieurs, mais également, la capacité de faire face à ses obligations financières à court, moyen et long termes. Ce du moins ce qui ressort de la première évaluation, en monnaie locale, de l’Etat du Sénégal conduite par le cabinet Bloomfield investment.Par Khady SONKO –
«A-Risque faible (Note d’investissement) avec une perspective stable et A2 (Note d’investissement) avec une perspective stable.» Telles sont les notes conférées à l’Etat du Sénégal par Bloomfield investment. Il s’agit de deux notes à court et long termes. Selon les explications de Stanislas Zézé, Président directeur général (Pdg) de ce cabinet de notation, la note à long terme «A-» établit la flexibilité financière du Sénégal à long terme, alors que la note à court terme «A2» établit les fondamentaux-mêmes de l’économie du Sénégal.
Ainsi la notation «A-» correspond à un risque faible. «Concrètement, cela veut dire que l’économie du Sénégal est une économie résiliente qui a les fondamentaux assez solides pour absorber les chocs extérieurs, mais aussi, la capacité et la volonté de faire face à ses obligations financières à court, moyen et long termes», explique le Pdg de Bloomfield à la cérémonie de présentation du rapport de la notation.
La note à court terme qui est de «A2», qui est aussi une note d’investissement, veut dire qu’à court terme, le pays a suffisamment de liquidité pour faire face à ses obligations à court terme.
La notation du cabinet Bloomfield montre bien la solidité de l’économie du Sénégal et sa bonne résilience vis-à-vis des chocs extérieurs. «La notation établit la vraie qualité de crédit intrinsèque du Sénégal liée à la performance économique du pays», a soutenu Stanislas Zézé.
L’étude a aussi mis l’accent sur la soutenabilité de la dette. «On a un pays qui a une dette assez soutenable. Quand nous regardons les ratios de la dette du Sénégal, le pays a des ratios les plus faibles dans l’Uemoa en termes de gestion de la dette. Le service de la dette est raisonnable par rapport aux autres pays de l’Uemoa. Sur le court terme, la liquidité est assez importante et la flexibilité financière du Sénégal est avérée», développe M. Zézé.
En perspective, les revenus qui seront alloués au Sénégal de par l’exploitation de ses ressources pétrolières et gazières hydrocarbures à partir de 2023 vont, de l’avis de l’économiste, consolider ces fondamentaux, cette capacité financière à faire face à ses obligations financières.
Pour le ministre des Finances et du budget, cet exercice du cabinet Bloomfield investment vise d’une part à améliorer la transparence du marché régional des titres publics, par une information de qualité sur la situation économique et financière des émetteurs, et d’autre part à favoriser son développement par un élargissement de la base des investisseurs.
«Nos perspectives, pour ainsi dire, sont encourageantes», se réjouit Abdoulaye Daouda Diallo.
Le premier gaz et le premier baril de pétrole de ces projets attendus en 2023, permettront, selon le ministre des Finances et du budget, de renforcer les marges de manœuvre budgétaires, avec de nouvelles recettes fiscales et non-fiscales, et de consolider la position extérieure, avec l’augmentation significative des exportations de Gaz naturel liquéfié (Gnl) et la réduction des importations de pétrole, la demande domestique étant satisfaite par notre propre production.
«Un taux de croissance à deux chiffres, projeté à 13,7%, est attendu dès 2023, avec le début d’exploitation des hydrocarbures», confirme Abdoulaye D. Diallo.
Nonobstant ces belles perspectives, le gouvernement poursuivra sa politique de diversification de l’économie.
«La politique budgétaire de gestion des recettes d’hydrocarbures sera transparente et évitera toute dépendance», promet-il.
En outre, indique A. D. Diallo, «l’exploitation du gisement de Yaakar-Téranga, destinée à fournir du gaz naturel au marché domestique, offre de réelles perspectives pour améliorer le mix énergétique et réduire significativement le coût de production de l’électricité et, par conséquent, contribuer à accélérer le processus d’industrialisation du Sénégal».
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