Au moins 25 personnes sont mortes dans le naufrage, lundi, d’une pirogue de migrants au large de Nouakchott, après que les garde-côtes mauritaniens ont sauvé la vie de 103 candidats à l’émigration irrégulière. Le drame s’est déroulé à la plage de la capitale mauritanienne à cause d’une forte houle. Certains témoins, qui ont assisté à la tragédie, parlent d’une scène effroyable. Par Justin GOMIS –
C’est un nouveau drame qui était tombé aussi dans l’oubli du fait de la banalisation du phénomène. «En Mauritanie, un tragique accident en mer a fait un nombre important de victimes, morts et disparus, parmi les migrants. Environ 300 personnes ont embarqué à bord de la pirogue depuis la Gambie et ont passé sept jours en mer, avant que l’embarcation ne chavire près de Nouakchott le 22 juillet 2024. 120 personnes ont été secourues par les garde-côtes mauritaniens, tandis que les efforts se poursuivent pour retrouver les personnes portées disparues. Dans cette tragédie, 15 personnes ont été confirmées mortes à l’arrivée. Parmi les survivants, 10 personnes ont été évacuées d’urgence vers des hôpitaux pour recevoir des soins médicaux, et 4 enfants non accompagnés et séparés ont été identifiés. L’Organisation internationale pour les migrations (Oim) est immédiatement intervenue pour fournir une aide directe et essentielle aux survivants», indique l’Oim dans un communiqué.
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Finalement, le bilan a atteint 25 morts, selon l’Agence mauritanienne d’information
Evidemment, les départs vers les côtes espagnoles ont repris ces dernières semaines avec le climat devenu plus clément. «Cet événement tragique survient dans le contexte de l’augmentation des flux migratoires par la route de l’Atlantique Ouest, où de nombreux migrants tentent des voyages périlleux à la recherche de meilleures opportunités ou pour échapper à des situations difficiles dans leur pays d’origine. Pour cette année, rien que du 1er janvier au 15 juillet 2024, plus de 19 700 migrants sont arrivés irrégulièrement aux îles Canaries en empruntant cette route, par rapport à la même période en 2023 où 7590 migrants avaient été enregistrés -ce qui représente une augmentation de 160%. Le projet «Missing Migrants» de l’Oim a enregistré plus de 4500 décès et de personnes disparues sur cet itinéraire depuis 2014, dont plus de 1950 décès l’an dernier, le deuxième plus meurtrier jamais enregistré», ajoute l’Oim. Depuis juin 2024, plus de 76 embarcations, avec environ 6130 migrants survivants, ont débarqué en Mauritanie, avec au moins 190 migrants morts ou disparus.
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«L’Oim fournit une aide humanitaire d’urgence pour veiller à ce que les besoins fondamentaux des survivants soient satisfaits, en collaborant étroitement avec les autorités locales et les partenaires humanitaires pour répondre efficacement à cette situation. Depuis juin 2023, l’Oim a fourni une aide alimentaire à près de 3500 personnes et un hébergement à 87 personnes, 2109 couvertures et 2984 kits alimentaires d’urgence, kits d’hygiène et kits d’articles ménagers essentiels grâce au soutien de l’Union européenne et du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères», poursuit l’Organisation internationale pour les migrations. «L’Oim est profondément engagée à assurer la sécurité et le bien-être des migrants», a déclaré Boubacar Seybou, chef de mission de l’Oim en Mauritanie. «Nous travaillons sans relâche avec le gouvernement mauritanien pour fournir l’aide nécessaire aux survivants et aider à retrouver les personnes portées disparues.»
25 morts, peut-être plus
Aujourd’hui, la situation ne cesse de se dégrader. En dépit des risques et des cas dramatiques, rien ne semble décourager les candidats au départ. «L’Oim continue de mettre l’accent sur l’importance de renforcer les efforts pour prévenir de telles situations et appelle à une action collective pour protéger les droits et la dignité des migrants. Les besoins en matière d’assistance médicale d’urgence, d’abris, d’aide alimentaire et de produits de première nécessité sont considérables, dépassant de loin les prévisions, et augmenteront lorsque de nouvelles embarcations atteindront la Mauritanie.»
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Il faut savoir que l’embarcation, surchargée de migrants avec des rêves d’un ailleurs meilleur, avait pris la mer depuis le Nord de la Gambie pour rallier les îles Canaries, avant de sombrer à quelques kilomètres des côtes mauritaniennes. Bien sûr, il y avait des Gambiens, des Maliens et aussi des Sénégalais, qui ne sont pas lassés par les drames au cœur de l’Atlantique devenu le cimetière naturel et aussi de leurs illusions. Des témoins parlent d’une scène surréaliste.
justin@lequotidien.sn