Le 17 février prochain, le lead-vocal du Raam-Daan va comparaître encore devant la justice. Cette fois-ci, Thione Seck fera face au juge d’appel pour une évocation dans le fond de son dossier judiciaire relatif à l’affaire des faux billets. Une comparution provoquée par l’infirmation de la décision du jugement en première instance et que ses avocats ont rejetée hier.
Du nouveau dans l’affaire des faux billets qui vaut à Thione Seck d’être poursuivi par la justice. Hier, le dossier a été évoqué devant la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Dakar. L’artiste et ses conseils ont eu la surprise de voir le juge d’appel infirmer la décision du jugement de première instance. Appréciant sur la forme la décision de la première instance, le juge de la Cour d’appel n’est pas allé dans le même sens que les avocats de la défense. Il a en effet estimé que les actes subséquents ne sont pas nuls. En première instance, se rappelle-t-on, le Tribunal correctionnel de Dakar avait soutenu que la procédure était nulle parce que Thione Seck n’était pas assisté d’un avocat pendant sa garde à vue.
A la sortie de l’audience de la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel, les avocats de Thione Seck ont ramé à contre-courant de la décision du juge d’appel. L’un d’entre eux, Me Ousmane Sèye, annonce, d’après le site dakaractu.com : «Nous allons déposer un pourvoi en cassation, ensuite porter le combat devant la Cour de justice de la Cedeao.»
Son confrère Me Abdou Dialy Kane ne s’était pas fait prier hier matin devant la presse pour faire ses observations. Revenant sur les arguments de droit avancés par le juge de la Cour d’appel, Me Kane déclare devant la presse : «Il ressort de l’économie de ce qui a été lu par la Cour d’appel que celle-ci considère que la nullité du procès-verbal (Pv) d’enquête de flagrant délit ne s’étendait pas à tous les actes subséquents, mais devait être cantonné tout simplement à certains actes de la procédure, notamment certaines pages du Pv et certaines pages du réquisitoire introductif d’instance. Voilà en gros ce que la Cour d’appel considère comme étant une juste application de la loi.»
Précisant leur désaccord avec la décision du juge d’appel, Me Kane indique qu’il va, avec ses confrères de la défense, se «concerter pour voir quelle est la stratégie qu’il faudra mettre en place pour pouvoir faire face».
Poursuivant son propos, l’avocat de la défense fait savoir : «Le 17 février, ce sera certainement pour aborder l’affaire au fond. Mais d’ici là, il peut y avoir des rebondissements sur le plan procédural.»
Thione Seck et ses co-prévenus sont poursuivis pour «association de malfaiteurs, contrefaçon et altération de signes monétaires à cours légal, blanchiment de capitaux et tentative d’escroquerie». L’artiste avait bénéficié d’une liberté conditionnelle avant de comparaître devant le Tribunal correctionnel pour son procès. Celui-ci s’était soldé par une relaxe du prévenu Seck à cause d’un vice de procédure consécutif à, d’après les avocats de la défense, une violation de l’article 5 du règlement de l’Uemoa. Aux yeux des conseils de la défense, leur client n’avait pas bénéficié de la présence d’un avocat dès les premières heures de son interpellation.