Lors de l’inauguration de la Direction de la police de l’air et des frontières (Dpaf) hier, l’ambassadeur de l’Union européenne à Dakar a annoncé qu’un nouveau projet de lutte contre les migrations et la traite des personnes est en gestation. Il fait référence à la résurgence de l’émigration irrégulière ces dernières semaines.Par Justin GOMIS – 

La vague de migrants continue de s’abattre sur les côtes méditerranéennes, avec son lot de victimes. Inquiétant ! La Délégation de l’Union européenne à Dakar annonce la mise en place d’un nouveau projet de lutte contre les migrations de lutte au Sénégal. «Ce nouveau projet entamera sous peu son travail d’appui aux efforts sénégalais, sous le nom de Partenariat opérationnel de lutte contre le trafic de migrants, la traite des personnes, les trafics transfrontaliers et le terrorisme au Sénégal», annonce l’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne au Sénégal. Il participait hier à l’inauguration du nouveau siège de la Direction de la police de l’air et des frontières (Dpaf), financé essentiellement par l’Union européenne. Avec l’existant, à savoir le Programme gouvernance mi­gration et développement, il y a quelques acquis. «L’ini­tiative Ue-Oim a permis à plus de 500 migrants de bénéficier d’accompagnement au retour, de prise en charge psychologique et de projet de réintégration économique, soit individuel, soit communautaire. Le programme Gou­vernance migration et développement (Gmd), qui a accompagné la mise en place de 14 Bureaux d’accueil d’orientation et de suivi (Baos), et un quinzième qui est en cours d’installation à l’Aéro­port international Blaise Diagne de Diass. Plus de 600 projets ont été financés pour les migrants de retour», révèle Jean Pisani.
Dans un exercice de transparence inédit, l’Union européenne avait expliqué que son Fonds fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique (Ffu) a permis de financer 18 programmes dont 10 nationaux et 8 régionaux, pour un montant total de 198 millions d’euros (près de 130 milliards F Cfa) depuis 2016. Lequel encourage «la formation et l’insertion professionnelles des jeunes, soutient la création de chaînes de valeur, l’amélioration de la compétitivité des entreprises, et favorise la mobilisation des ressources de la diaspora pour contribuer au développement économique et social du Sénégal». Dans le même sillage, Macky Sall avait demandé la publication d’un mémorandum du gouvernement sur la politique et les projets mis en œuvre, ainsi que les ressources mobilisées jusqu’ici. Mais, les résultats sont mitigés, car des jeunes sénégalais n’ont pas renoncé à leur rêve de rallier l’Europe, même au péril de leur vie. Depuis quelques semaines, des milliers ont repris les couloirs migratoires pour espérer rallier les îles Canaries via des pirogues de fortune, plongeant de nombreuses familles dans le deuil. «Nous vivons une situation qui nous interpelle tous et nous rappelle à quel point il est important pour le Sénégal, comme pour tous les pays du monde, de parvenir à gérer et encadrer ces flux migratoires. Nous nous devons d’agir ensemble afin de développer les perspectives et opportunités pour la jeunesse, de renforcer les voies légales de migration, tout en luttant contre le fléau de la migration irrégulière», avance le diplomate européen.
Il faut savoir que la construction du siège de la Direction de la police de l’air et des frontières, logé au Camp Abdou Diassé de Colobane et financé par l’Union européenne dans le cadre du Partenariat opérationnel conjoint (Pco), fait partie de l’érection d’une série d’infrastructures destinées à la Police nationale. Il y a la construction aussi de quatre antennes de la Division nationale de la lutte contre les trafics (Dnlt) à Saly, Ziguinchor, Saint-Louis et Kédougou.
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