Le procureur a confié à un juge d’instruction le dossier des manifestants devant les grilles du Palais. Guy Marius Sagna et les huit autres activistes, qui ont bénéficié d’un deuxième retour de Parquet, ont entamé une grève de la faim.
Deuxième retour de Parquet pour Guy Marius Sagna, Babacar Diop de Fds et consorts. Arrêtés depuis vendredi devant les grilles du palais de la République, ces activistes manifestaient contre la hausse du prix de l’électricité. Après deux jours à se présenter à la cave du Tribunal de Dakar sans être reçus par le maître des poursuites, le co-coordonnateur de la plateforme Aar li ñu bokk et ses camarades vont être de nouveau déférés au Parquet aujourd’hui pour connaître leur sort. Un sort qui serait désormais entre les mains du juge d’instruction à qui le dossier sera confié, d’après Emédia.sn. Dans son réquisitoire introductif, le procureur aurait retenu contre Guy Marius Sagna les délits de «rébellion, provocation à un attroupement et participation à une manifestation interdite».
Les autres activistes seraient poursuivis pour «participation à une manifestation interdite». En riposte à leur détention «arbitraire», Guy Marius et Cie ont entamé une grève de la faim. «Soutien total à Guy Marius Sagna et à ses co-détenus, obligés de recourir à une action extrême pouvant mettre en danger leur vie pour faire respecter par le gouvernement des droits garantis par la Constitution et des traités internationaux ratifiés par l’Etat Sénégal», a écrit sur Twitter Seydi Gassama, directeur exécution d’Amnesty international/Sénégal. Sur le même réseau social, Abdoul Mbaye dénonce une «justice à deux vitesses». «Espérons que Guy Marius Sagna et consorts ne seront pas plus sévèrement punis que les jeunes du parti présidentiel qui les ont précédés devant les grilles du Palais présidentiel. Cet éternel deux poids deux mesures serait porteur de lourd danger», a dénoncé le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act).
La hausse du prix de l’électricité de 6 à 10%, en vigueur depuis dimanche dernier, a déclenché l’ire de certaines organisations de la Société civile. Une grande marche est annoncée le 13 décembre à la Place de la Nation.