Youssou Ndour va sortir aujourd’hui l’album «Mbalax». Ce sont 12 titres de «musique pour les oreilles» et une invitation à l’introspection. Le tout dans du mbalax, dont le roi seul connaît la recette.Par Malick GAYE

– S’il fallait trouver un point positif au Covid 19, ce serait sans doute ceci : il a permis à Youssou Ndour de rester au Sénégal pendant plus de 2 ans, à écrire et concevoir un nouvel album. Mbalax, qui est attendu ce vendredi 12 novembre, est un opus de 12 titres que Bouba Ndour, le producteur, a fait écouter à la presse, mercredi passé. «C’est un album que je vais qualifier de personnel, parce que c’est Youssou qui a pratiquement tout fait», a-t-il expliqué. Ses propos se mesurent après l’écoute des 12 titres. Le roi du mbalax a visiblement pris le soin d’écouter la société et d’anticiper sur ses maux. La relation humaine a guidé sa plume. De la vie de couple en passant par les idéaux de l’écologie, Youssou Ndour invite à l’introspection. Il souligne ses peurs, conseille et, naturellement, fait danser. Dans le premier morceau de Mbalax, Gagganti ko, il trace le rôle d’un mari. Il appelle à l’esprit de dépassement pour la paix. Un titre qui semble s’aligner sur les récents événements de la famille Paye, dont le papa s’est suicidé après avoir tué ses propres enfants. Pourtant, «Youssou l’a écrit bien avant. L’œuvre artistique du Grand est, pour moi, assimilable à un livre avec plusieurs chapitres. Cet album est un chapitre parmi d’autres», a déclaré Bouba Ndour.
Si le texte a pu être audible, c’est grâce à la musique. En effet, c’est dans un mbalax simple, dépouillé, qui, à la limite, rappelle l’âge d’or de ce genre musical, que Youssou pose sa voix. Tatagal, Fay bor, Mool en sont les exemples parfaits. Dans le même style que Sapeurs-pompiers, Youssou, cette fois-ci, rend hommage aux pêcheurs, sur une musique qui peut arracher des pas de danse au plus conservateur des hommes,  dans le titre Mool ! Ce morceau peut être un formidable alibi pour se défouler. Fay Bor est aussi dans la même veine mais avec un message poignant sur les relations humaines. Quant à Tatagal, le roi du mbalax rend un énième hommage à ses fans. Et généralement, quand le leader du Super Etoile parle de ses fans, c’est sur du mbalax savamment orchestré. Tata­gal n’a pas dérogé à la règle. On imagine déjà le challenge vidéo qui va faire le buzz avec ce titre. A ce chapitre des hommages, Youssou Ndour fait la part belle à Thione Ballago Seck. Il y reprend les termes de Thione, en compagnie des enfants de Sen p’tit gallé. C’est un titre émouvant qui rappelle les années 80-90, quand Thione et You cristallisaient les passions. Pour Youssou Ndour, qui est venu à la fin de la séance d’écoute, Mbalax est la somme de son «expérience» mais aussi sa «passion». «Cet album est une musique pour les oreilles», a-t-il affirmé.
mgaye@lequotidien.sn