Quarante-neuf personnes ont été tuées et une quarantaine d’autres blessées dans une double attaque contre deux mosquées à Christchurch, dans le Sud de la Nouvelle-Zélande. La police, qui a procédé à quatre arrestations, a suspendu ses recherches. Le tireur présumé est un «terroriste extrémiste de droite et violent» australien, selon le Premier ministre australien Scott Morrison.
La double attaque a été menée en pleine prière du vendredi. Quarante-et-une personnes ont été tuées à l’intérieur de la mosquée Masjid al Noor, dans le centre de Christchurch, sur l’Ile-du-Sud. Sept autres personnes ont été abattues dans une autre mosquée située à cinq kilomètres de là, à Linwood, dans la banlieue de la ville. Une quarante-neuvième personne a succombé à l’hôpital. L’attentat a par ailleurs fait 48 blessés, dont une vingtaine se trouverait dans un état grave.
Selon des témoins, les victimes ont été ciblées à bout portant. Un homme a raconté avoir vu quelqu’un recevoir une balle dans la tête. Un autre a déclaré avoir vu des enfants être abattus. «J’étais chez moi. J’ai vu des gens sortir en courant. Des gens qui saignaient, des gens qui boitaient, raconte un voisin. J’ai entendu des tirs, et encore des tirs. Cela a duré environ six minutes, plus peut-être. J’entendais crier et pleurer. J’ai vu des gens qui étaient morts.»
La police a alors aussitôt bouclé le centre-ville, appelant les habitants à rester chez eux et à signaler tout comportement suspect, d’autres assaillants pouvant encore être dans la nature. Par mesure de précaution, les écoles de la ville ont également été fermées. Et la police a demandé aux fidèles d’éviter les mosquées «partout dans le pays». La Nouvelle-Zélande a «élevé» son niveau d’alerte sécurité et la police a procédé à l’évacuation des quartiers aux alentours des mosquées pour les besoins de l’enquête.
Un suprémaciste blanc australien à l’origine des tirs
La police a annoncé avoir procédé à quatre arrestations, trois hommes et une femme, et avoir trouvé des explosifs artisanaux. Les suspects ont été placés en garde à vue et l’un d’entre eux a été inculpé pour meurtre. Selon le Premier ministre australien, Scott Morrison, le tireur, est un «terroriste extrémiste de droite, violent», de nationalité australienne. Il s’agirait de Brenton Tarrant, 28 ans, un suprémaciste blanc, autodidacte, qui assure avoir agi seul, par réaction aux vagues d’immigration et à l’influence de l’islam. Il a filmé son attaque dans la mosquée Masjid al Noor en direct sur internet pendant 17 minutes.
Brenton Tarrant a décidé de mener son attaque en Nouvelle-Zélande pour montrer qu’«aucun endroit dans le monde n’est sûr» pour les migrants. Il a posté sur les réseaux sociaux une vidéo de l’attaque que les autorités néo-zélandaises ont demandé de ne pas partager en raison de sa violence, et un manifeste expliquant les motivations de l’attaque, intitulé Le grand remplacement. Ce titre semble être une référence à une thèse de l’écrivain français Renaud Camus sur la disparition des «peuples européens», «remplacés», selon lui, par des populations non-européennes immigrées, très populaire dans les milieux d’extrême droite.
Plusieurs nationalités étaient représentées dans les mosquées visées. S’y trouvaient des Indonésiens, un Saoudien, deux Malaisiens, au moins deux Turcs et un nombre non déterminé de Jordaniens.
rfi.fr