Le conteur et fondateur de la maison de l’oralité Kër Leyti, Dr Massamba Guèye, a plaidé, lundi, pour l’érection de directions régionales en lieu et place des centres régionaux. «Nous ne pouvons pas faire l’économie de la numérisation de nos archives. Un pays comme le Sénégal doit obligatoirement avoir sa bibliothèque nationale, mais aussi des centres d’archives dans chaque région, je plaide pour qu’on érige des directions régionales à la place des centres régionnaux», a-t-il déclaré. Dr Guèye intervenait à l’ouverture d’un atelier préparatoire de deux jours, pour la mise en place du Conseil national de la mémoire et du patrimoine historique (Cnmph), en présence du ministre de la Culture, de l’artisanat et tourisme, Amadou Bâ, du secrétaire d’Etat à la Culture, aux industries créatives et au patrimoine historique, Bakary Sarr, et d’autres personnalités du monde universitaire et culturel. Selon lui, les centres régionaux n’ayant de rayons que dans la capitale régionale, il serait important d’avoir des directions régionales pour s’étendre au niveau des communes. Il a cependant relevé quelques défis les «plus imminents» du patrimoine, notamment «les menaces pesant sur la mémoire et la confiscation du patrimoine culturel immatériel et historique en général». Parmi ces défis, il a également cité les conflits armés dans la sous-région, la destruction des sites pour effacer l’identité des peuples, le trafic illicite, le changement climatique, etc. «Nous devons travailler à irriguer nos mémoires, parce qu’avec une mémoire d’emprunt, on n’érige pas un peuple conscient», a-t-il fait valoir. Pour Dr Massamba Guèye, dans le processus de la mise en place du Cnmph, il ne s’agira pas de transformer le monde en musée, mais d’utiliser plutôt la mémoire et le patrimoine culturel comme leviers pour construire un «avenir durable, ancré dans l’histoire et tourné vers l’innovation».
Aps