Le Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine a réuni toutes les parties prenantes à la conservation de nos ressources marines et côtières à Saly, afin de réfléchir ensemble sur les meilleures pratiques pour préserver la bonne santé des mers et du littoral.Par Alioune Badara CISS(Correspondant)

– Les océans sont victimes d’agressions multiples dont les impacts limitent les capacités à fournir les services éco-systémiques dont l’être humain a besoin. Pour éviter que cette situation n‘empire, la 10ème édition du Forum régional du Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine (Prcm) s’est penchée sur la question depuis Saly Portudal.
D’ailleurs, le thème choisi pour cette édition est  «la santé des océans, un enjeu de développement durable des pays du littoral ouest-africain». Cette rencontre réunit des experts et spécialistes de haut niveau de la conservation marine, ainsi que des acteurs à la base, tous acquis et engagés pour la cause du Prcm qui se traduit par, «En­semble, pour un littoral ouest-africain sain et productif».
Tous ces acteurs se penchent pour une durée de quatre jours, sur l’évolution de la zone côtière et marine, notamment les défis communs et émergents. Selon Ibrahima Thiam, le président du Conseil d’administration du Prcm, les retombées des zones marines et côtières ouest-africaines représentent pour les pays côtiers, 56% du Pib. «Depuis son lancement en 2004, la préoccupation majeure du forum est de réunir les spécialistes de haut niveau pour débattre et encourager des initiatives sous régionales et nationales dans le domaine de la gestion des milieux fragiles que sont les écosystèmes côtiers et marins et renforcer le niveau d’engagement des parties prenantes dans la conservation de la biodiversité», a déclaré M. Thiam.
Lors de la cérémonie de cette rencontre, organisée par le Prcm en collaboration avec Wetland International Afrique (Wiaco), le Réseau régional d’ai­res marines protégées (Rampao), BirdLife Interna­tional Africa et l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn), avec l’appui financier des fondations Mava pour la nature, Océans 5, DOB Ecology, Oak, le Fonds français pour l’environnement (Ffem) et le Programme Waca de la Banque mondiale, et présidée par Abdou Karim Sall, le ministre de l’Environnement et du développement durable, ce dernier a rappelé que ces assises régionales consacrées à la santé des océans et à la préservation de notre littoral commun ouest-africain, témoigne d’une conscience environnementale élevée de nos Etats, des communautés et de nos partenaires. «La pollution, la surpêche, la destruction des habitats, et l’acidification entre autres sont autant de menaces qui affectent la santé des océans et diminuent leurs capacités d’atténuation des effets du changement climatique qui mettent en péril la sécurité alimentaire et l’économie des populations côtières. C’est dire qu’en Afrique de l’Ouest, la question de la santé des océans retient bien notre attention. A cet effet, tous les acteurs de l’espace du Prcm (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Cap-Vert, Guinée et Sierra-Leone) doivent être conscientisés sur les valeurs des écosystèmes océaniques et leur biodiversité, afin de les amener à convenir d’une vision commune pour leur gestion durable», a conseillé Abdou Karim Sall.
Selon le ministre de l’En­viron­nement et du développement durable, ce forum amènera, sans nul doute, la communauté ouest-africaine et ses partenaires vers une cogestion de la côte et des océans.
Pour mieux conserver et gérer durablement les ressources naturelles et la diversité biologique et culturelle de la zone côtière et marine ouest-africaine, il a rappelé qu’au sortir de l’Assemblée générale des Nations unies qui a adopté quatorze résolutions dont, entre autres, une pour mettre fin à la pollution plastique : «vers un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique», il  exhorte, le Prcm et la Convention d’Abidjan, à jouer leur  partition d’appui aux  pays pour lutter contre les plastiques marins dont les effets sont destructeurs de la faune marine. «Je rappelle que le Sénégal a adopté la loi n° 2020-04 du 8 janvier 2020 relative à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques.»
Dans les plénières, les enjeux écologiques et économiques pour les populations locales seront abordés, au regard du développement de la zone côtière ouest-africaine. L’ac­cent sera mis sur les constructions d’infrastructures et le développement des activités d’exploration et d’exploitation du pétrole et du gaz le long du bassin côtier qui peuvent avoir un impact important sur les communautés et leurs activités feront l’objet de débats lors du forum.
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