Ousmane Sonko, leader de l’ex-parti Pastef, face au refus de la Direction générale des élections (Dge) de lui délivrer ses fiches de parrainage, demande, par le biais d’une requête de ses avocats, à la Commission nationale électorale autonome (Cena) de se substituer à la Dge en lui remettant ces dits documents. Par Amadou MBODJI –
Malgré son état de santé dégradant, Ousmane Sonko ne baisse toujours pas la garde. Il s’accroche, en effet, à sa ferme volonté de participer à la prochaine Présidentielle. Du Pavillon spécial de l’hôpital Principal où il est interné depuis son arrestation, le leader de l’ex-parti Pastef, par l’entremise d’une requête de ses avocats, demande à la Commission électorale nationale autonome (Cena) de lui délivrer ses fiches de parrainage, conformément aux dispositions du Code électoral.
Dans la requête, ses avocats demandent au président de la Cena, Doudou Ndir, d’user de ses prérogatives que lui confèrent l’article L.3 de la loi portant création de la Cena, de même que les articles 5 et 11, et plus particulièrement l’article 13 du Code électoral. Exigeant que «la Cena ordonne à la Daf son intégration sur le fichier électoral, de confectionner et de lui remettre ses fiches de parrainage», le collectif des avocats de Ousmane Sonko «demande également à la Cena d’informer le Conseil constitutionnel que cette résistance de la Dge va porter préjudice à leur client».
Requête de délivrance de fiches de parrainage par substitution à la Dge a été adressée au président du Cena par les avocats de Sonko.
«Les mêmes pouvoirs sont dévolus à la Cena par le Code électoral, notamment en ses articles 5 et 11, et plus particulièrement encore par l’article 13 qui dispose avec force que la Cena vieille à ce que la loi électorale soit appliquée aussi bien par les autorités administratives que par les partis politiques, les candidats et les électeurs. En cas de non-respect des dispositions législatives et réglementaires relatives aux élections ou référendums par une autorité administrative, la Cena lui enjoint de prendre les mesures de correction appropriées. Si l’autorité administrative ne s’exécute pas, la Cena dispose du pouvoir de dessaisissement et de substitution d’action dans le cadre des opérations électorales et référendaires à l’égard de l’agent responsable, nonobstant son pouvoir de saisine des juridictions compétentes. Elle propose, en outre, des sanctions administratives contre l’agent responsable et s’assure de leur exécution», peut-on lire dans cette requête signée par les avocats du leader de l’ex-parti Pastef.
Cette requête fait suite à la réponse à un courrier de la Cena par la Dge, et dans laquelle cette structure affirme qu’elle «n’a pas compétence pour mener une quelconque action sur le fichier électoral». Ne précisant pas qui aurait cette compétence, la Dge, à travers la lettre à la Cena, avait aussi écrit que M. Sonko devait «jouir de son statut d’électeur inscrit sur les listes électorales, avec tous les droits qui y sont attachés».
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