Trois conteneurs ont été nécessaires pour déplacer 35 guerriers et chevaux faits de terre, de sable et de toile de jute. Certaines pièces pèsent plus de 200 kilos. Jean-Louis Gazanion, ami du sculpteur Ousmane Sow et consultant en logistique, est chargé de coordonner le transport de ces géants vers la France. Des œuvres qu’il a déjà déplacées plusieurs fois. «Elles sont un peu fragiles, dit-il, mais il faut les manier avec beaucoup de précaution. Il ne faut surtout pas les prendre par les mains. Il faut les prendre sous les aisselles ou par les épaules. Le reste de l’œuvre peut être restauré s’il y a des craquèlements, mais les têtes il ne faut pas y toucher parce qu’elles ont toutes une expression particulière, ce qu’a voulu Ousmane, le regard, donc les têtes dès le départ elles ont été emballées avec du papier-bulle.» Après avoir voyagé à travers le monde, les 35 statues colossales étaient rentrées au Sénégal en 2014, stockées loin des yeux des visiteurs, faute d’espace adéquat pour les exposer, regrette Ndèye Marina Sow, présidente de la Maison Ousmane Sow, et fille de l’artiste. «Il vaut mieux aujourd’hui qu’elles soient dans un superbe lieu comme le fort de Mont-Dauphin, plutôt que priver le public d’une telle œuvre. Qu’elles soient vues à Dakar ou sur un autre continent, peu importe, la finalité c’est que le public y ait accès, et puisse en profiter», explique-t-elle. L’arri­vée sur le site de Mont-Dauphin est prévue le 7 mai pour une inauguration de l’exposition cet été 2021.
Rfi