40 millions de victimes de l’esclavage moderne et 152 millions de victimes du travail des enfants, ce sont les chiffres effarants publiés par l’Oit sur ces fléaux. Selon l’Organisation internationale du travail (Oit), ces «nouveaux chiffres mettent en évidence que les Objectifs de développement durable, notamment l’Objectif 8.7, ne pourront être atteints sans un renforcement massif des efforts pour lutter contre l’esclavage moderne et le travail des enfants».
L’esclavage moderne et le travail des enfants risquent d’être des obstacles pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (Odd). C’est l’alerte lancée par l’Organisation internationale du travail. Cette organisation informe qu’il y a «40 millions de victimes de l’esclavage moderne et 152 millions de victimes du travail des enfants dans le monde». Selon l’Oit, ces «nouveaux chiffres mettent en évidence que les Objectifs de développement durable, notamment l’Objectif 8.7, ne pourront être atteints sans un renforcement massif des efforts pour lutter contre l’esclavage moderne et le travail des enfants». Dans une «nouvelle étude élaborée conjointement par l’Organisation internationale du travail (Oit) et la Walk Free Foundation en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (Oim)», il est révélé «la véritable ampleur de l’esclavage moderne à travers le monde». Ces données publiées pendant l’Assemblée générale des Nations-Unies, «montrent que plus de 40 millions de personnes dans le monde étaient victimes de l’esclavage moderne en 2016». Parallèlement, une étude a été faite sur le travail des enfants, celle-ci «confirme qu’environ 152 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans étaient victimes du travail des enfants». Dans le document, on renseigne que «les nouvelles estimations montrent aussi que les femmes et les filles sont affectées de manière disproportionnée par l’esclavage moderne». On ajoute qu’elles «représentent 71 pour cent du total, soit près de 29 millions de personnes». «Les femmes représentent 99 pour cent des victimes du travail forcé dans l’industrie du sexe à des fins commerciales et 84 pour cent des victimes de mariages forcés», a-t-on fait savoir. Ce travail de recherche a aussi dévoilé que «parmi les 40 millions de victimes de l’esclavage moderne, environ 25 millions étaient victimes du travail forcé et 15 millions de mariages forcés». «Le travail des enfants reste essentiellement cantonné dans l’agriculture (70,9 pour cent). Près d’un enfant qui travaille sur cinq est employé dans le secteur des services (17,1 pour cent) tandis que 11,9 pour cent d’entre eux travaillent dans l’industrie».
Selon Guy Ryder, Directeur général de l’Oit, le message que son organisation et ses partenaires veulent envoyer après la publication de cette étude est très clair. D’après M. Ryder, «le monde ne sera pas en situation d’atteindre les Objectifs de développement durable tant que nous n’aurons pas considérablement intensifié nos efforts pour lutter contre ces deux fléaux». Ainsi pour lui, «les nouvelles estimations mondiales peuvent nous aider à élaborer et structurer des interventions visant à prévenir le travail forcé comme le travail des enfants». Le président et fondateur de la Walk Free Foundation, Andrew Forrest AO, a pour sa part qualifié cette situation de honte. Estimant que cette situation est aussi liée «à la discrimination, aux inégalités dans le monde actuel et à une tolérance choquante face à l’exploitation», M. Forrest AO soutient que c’est une obligation de mettre «fin à tout cela». «Nous avons tous un rôle à jouer pour changer la situation actuelle, le monde des affaires, les gouvernements, la Société civile, chacune et chacun d’entre nous», a-t-il déclaré.
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