Entré en vigueur en décembre 2017, l’Accord sur la facilitation des échanges de l’Organisation mondiale du commerce (Omc) promet une plus grande efficacité commerciale en supprimant les obstacles administratifs au commerce. Seulement, la réalité est autre. «Il y a beaucoup de tracasseries. Nous avons jugé utile d’approcher la douane, la gendarmerie et la police pour régler des problèmes ponctuels», indique Abdoulaye Sow, président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad).
Des inspections inutiles en passant par les exigences excessives en matière de documents et de données, de processus manuels, de manque de coordination entre les autorités frontalières et règles et procédures complexe inefficaces, voilà autant de freins à l’expansion des entreprises. C’est dans l’optique de remédier à ces problèmes qu’un atelier de renforcement de capacités du secteur privé sur l’Afe de l’Omc dans l’espace Cedeao est organisé depuis hier à la Chambre de commerce de Dakar. L’objectif est d’identifier les mesures dans l’Afe qui aident à résoudre les inefficiences transfrontalières, de bénéficier de stratégies et mesures stipulées dans l’Afe pour le Sénégal et de déterminer le processus de réglementation et de la mise en œuvre de l’Afe.
«Il faut qu’on essaye de sensibiliser les gens et d’approcher les décideurs pour les exposer les différents problèmes. Par exemple, les activités liées au commerce transfrontalier : tout au long des corridors, il y a beaucoup de tracasseries. Nous avons jugé utile d’approcher la douane, la gendarmerie et la police pour régler des problèmes ponctuels», a insisté le président de la Chambre consulaire.
Pour autant, il faut préciser que la mise en œuvre de l’Afe est de la responsabilité des membres de l’Omc, par conséquent des Etats. Mais les entreprises y jouent un rôle essentiel, notamment dans le processus de consultation, afin de conseiller les autorités sur la meilleure manière de l’appliquer dans l’environnement national.
«L’Organisation mondiale du commerce et le Centre international d’échange ont mis en place plusieurs ateliers. Le premier a été organisé à Lomé en 2018. L’invite a été faite aux Chambres de commerce d’informer les opérateurs économiques sur cette démarche. Il y a beaucoup de difficultés au niveau des Pmi et Pme et que l’Omc travaille à les aider en les facilitant. Cet atelier est organisé pour partager avec le secteur privé national les préoccupations que nous partageons avec les autres Chambres consulaires de la sous-région», a précisé Abdou­laye Sow.