L’attention de l’Assemblée mondiale de la santé, prévue lundi et mardi prochains, portera sur la fin de la pandémie du Covid-19. Malgré les efforts notés dans la gestion de cette crise, les inégalités persistent dans l’accès aux traitements. Les pays sous-développés attendent avec beaucoup d’impatience, les résultats de ces travaux. Par Ousmane SOW

  – L’Assemblée générale de l’Organisation mondiale de la santé, prévue lundi et mardi, est très attendue par la communauté scientifique. En cette année où le Covid-19 menace la santé et le bien-être de tous les habitants de la planète, la Soixante-Quatorzième Assemblée mondiale de «la Santé insistera sur l’urgence qu’il y a à mettre fin à la pandémie actuelle et à prévenir la suivante en construisant un monde en meilleure santé, plus sûr et plus juste». La situation mondiale s’améliore avec la baisse des cas et la vaccination massive notée un peu partout dans le monde. Alors qu’au cours de l’année écoulée, le nombre de cas de Covid-19 a été multiplié par 40 pour atteindre 162 millions à l’échelle mondiale, tandis que plus de 3,3 millions de personnes sont mortes de la maladie, une multiplication par 11, selon l’Oms. D’après elle, la pandémie a durement frappé tous les pays, mais son impact a été encore plus marqué sur les communautés qui étaient déjà vulnérables, qui sont davantage exposées à la maladie, qui sont moins susceptibles d’avoir accès à des services de santé de qualité et qui risquent plus de subir les conséquences néfastes (comme la perte de revenus) des mesures mises en œuvre pour contenir la pandémie. «Une crise fait souvent ressortir le meilleur des personnes et des organisations», déclare le Directeur général de l’Oms, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. «Depuis son Plan stratégique de préparation et de riposte jusqu’à ses orientations techniques, en passant par l’essai clinique Solidarity, l’Equipe spéciale des Nations unies pour la chaîne d’approvisionnement, la plateforme d’apprentissage Open­WHO.org et des initiatives comme le Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre le Covid-19 et son partenariat Covax, ou encore le Fonds de solidarité pour la riposte, l’Oms a donné aux pays des outils efficaces et fondés sur des données probantes pour prévenir les infections, sauver des vies et maintenir les services de santé essentiels. Je suis particulièrement fier du travail incroyable que le personnel de l’Oms a accompli dans le monde entier au cours des 17 derniers mois dans le but d’aider les pays à mettre en œuvre ces outils.»
Malgré les espoirs nés de la découverte des vaccins, les inégalités mondiales sont devenues encore plus prégnantes. Cependant, la pandémie est loin d’être terminée et la riposte mondiale en est à un stade critique. Des contrastes saisissants continuent de saper les progrès, l’inégalité vaccinale étant l’un des problèmes les plus pressants qui menacent les efforts déployés pour mettre fin à la pandémie et garantir la reprise au niveau mondial – plus de 75 % de l’ensemble des doses de vaccin ont été administrés dans seulement 10 pays et les pays à faible revenu ont administré moins d’un demi pour cent des doses mondiales. «L’Assemblée de la Santé de cette année jouera un rôle vital pour définir l’architecture sanitaire mondiale de l’avenir et renforcer l’Oms afin qu’elle puisse mener à bien sa mission et son mandat», ajoute Dr Tedros.
Par ailleurs, l’Ag de la santé mettra l’accent sur les objectifs de développement durable liés à la santé et sur les cibles du triple milliard de l’Oms : un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant de la couverture sanitaire universelle, un milliard de personnes supplémentaires mieux protégées face aux situations d’urgence sanitaire, et un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant d’un meilleur état de santé et d’un plus grand bien-être. Sans oublier l’action de l’Oms dans les situations d’urgence sanitaire, la riposte au Covid-19, y compris la préparation et la riposte à la pandémie dans le cadre de la santé mentale, la Stratégie mondiale et le Plan d’action pour la santé publique, l’innovation et la propriété intellectuelle, la Stratégie mondiale de l’Oms dans le domaine de la santé, de l’environnement et des changements climatiques, les maladies non transmissibles, la résistance aux antimicrobiens, le Pro­gramme pour la vaccination à l’horizon 2030, la santé dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, les orientations stratégiques mondiales pour les soins infirmiers et obstétricaux, la poliomyélite et aussi la transformation de l’Oms.
Il faut noter que l’Assemblée de la santé, qui est l’organe suprême de décision de l’Oms, compte sur la participation de délégations du monde entier. Elle sera également ouverte aux membres associés, aux observateurs, aux représentants invités des organisations des Nations unies et des autres organisations intergouvernementales participantes et aux acteurs non étatiques. La session de cette année sera organisée en ligne du 24 mai au 1er juin 2021.
Stagiaire