Parmi les sorties cinéma de la semaine en France, Once upon a time in Gaza des frères Tarzan et Arab Nasser, réalisateurs palestiniens exilés à Marseille. Leur troisième long métrage raconte avec désespoir et humour, l’enfermement tragique de trois personnages à Gaza en 2007. Once upon a time in Gaza a été tourné dans un camp de réfugiés jordanien, reconstitution fidèle de l’enclave inaccessible. Le film a été écrit avant les attaques meurtrières du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et le massacre de la population de Gaza par les bombes israéliennes. Nous sommes en 2007, Yahya, timide vendeur de falafels, tient la boutique d’Osama dont le commerce sert de couverture à un trafic de stupéfiants et d’autres opiacés dont la population semble faire une consommation effrénée tant la situation est intenable. Après l’assassinat d’Osama par un policier corrompu, Yahya, figure d’une jeunesse condamnée à vivre dans une prison à ciel ouvert, se voit proposer le rôle héroïque du «premier film d’action produit dans la bande de Gaza», financé par le ministère de la Culture à la gloire de la résistance contre l’ennemi sioniste. Film sans budget ni effets spéciaux, mais avec de vraies armes, seuls biens accessibles, blocus oblige. Once upon a time in Gaza intègre en permanence l’horreur et la satire politique, renvoyant dos à dos des autorités gazaouies incapables et l’Etat hébreu bombardant sans discernement les immeubles et les civils. Un film pour témoigner malgré tout de la survie, de la créativité et de l’humour d’un Peuple à travers son cinéma.
Rfi