Fortement rudoyés par le surplus d’eau dans le Lac Rose causé par le canal mis en place l’année dernière pour soulager la banlieue des eaux de pluie, les acteurs autour du Lac Rose, qui se disent laissés en rade par les autorités, ont trouvé le moyen pour ne pas revivre la mésaventure de l’année dernière. Mercredi, ils ont entamé la construction d’un muret renforcé par des sacs de sable pour obstruer ledit canal. Par Alioune Badara NDIAYE –
Ils n’y sont pas allés par quatre chemins pour se prémunir des désagréments énormes qu’ils avaient vécus lors de l’hivernage passé. Eux, ce sont les acteurs s’activant autour du Lac Rose qui avait reçu l’année dernière un surplus d’eau du fait du canal mis en place par les autorités. Lequel canal avait permis de soulager les populations confrontées à de terribles inondations. En prévision des pluies qui vont s’abattre incessamment, ces acteurs, qui tirent leurs revenus de l’exploitation du sel et d’activités connexes, ont tout simplement décidé de bloquer ce qu’ils appellent le canal de la honte. «La raison de notre présence aujourd’hui (hier), c’est de faire un mur pour bloquer le canal qui nous a causé beaucoup de dégâts l’année dernière à cause des eaux de pompage provenant de la banlieue dakaroise mais également des villages de Keur Daouda Sar et environnants», a indiqué mercredi le porte-parole du jour, Maguette Ndiour, président de la Coopérative des exploitants du sel de lac. Alors qu’il s’exprimait devant la presse, ses camarades étaient en plein labeur pour remplir avec du sable des sacs destinés à obstruer le canal. D’autres étaient aussi à l’œuvre, s’attelant au béton qui doit permettre l’érection d’un mur en renfort pour plus de sécurité à leur blocus des eaux. «Nous n’avons pas attendu l’autorisation des autorités (pour bloquer le canal) car ce qui les intéresse, c’est régler un problème, celui des inondations, alors que de l’autre côté, il y a les acteurs du lac qui éprouvent de sérieux problèmes», a insisté M. Ndiour, assurant qu’ils ne vont pas laisser leurs activités sombrer à cause de ce canal. «Depuis 9 mois et plus, les gens ne travaillent plus. Tout le monde est au chômage, raison pour laquelle nous avons pris notre propre responsabilité pour que de pareils événements ne se reproduisent plus. Nous sommes déjà en plein hivernage et jusque-là, les autorités n’ont pris aucune décision pour empêcher ce qui s’est passé l’année dernière», a-t-il dit pour motiver leur action. «Le niveau de l’eau, qui était à 3 mètres, est monté jusqu’à 6», a-t-il rappelé, prévenant qu’un nouvel afflux d’eau vers le lac va tout simplement détruire l’outil de travail de milliers de personnes.
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