Le Sénégal formule une stratégie nationale de mise en œuvre de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf). Un atelier a été tenu hier pour identifier les éléments à prendre en considération dans cet accord afin d’élaborer un document consensuel de référence pour le gouvernement.

Le Sommet extraordinaire de l’Union africaine du 7 juillet 2019 à Niamey au Niger a officiellement lancé la phase opérationnelle de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf). Alors que la mise en œuvre effective des dispositions de l’accord est projetée en juillet 2020, le Sénégal formule une stratégie nationale de mise en œuvre. C’est l’objet de l’atelier tenu hier pour identifier les éléments à prendre en considération dans cet accord, afin d’élaborer un document consensuel de référence pour le gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord sur la Zlecaf.
«En se lançant dans l’élaboration de cette stratégie, notre pays entend tirer toutes les opportunités de ce vaste marché de plus de 1,2 milliard d’habitants, représentant un Pib cumulé de plus de 2500 milliards de dollars américains», a soutenu la ministre du Commerce et des petites et moyennes entreprises, Assome Aminata Diatta.
«Le Sénégal, qui participe à plus de 40% de son commerce extérieur en direction du continent, est bien positionné pour capitaliser sur les bénéfices attendus de cette zone», a dit Souleymane Abdallah. En effet, souligne le président de la Commission économique africaine (Cea), l’Afrique a un déficit de financement énorme face à ses besoins de développement. Dans le domaine des infrastructures par exemple, le déficit estimé à environ 150 milliards de dollars par an et dont l’Afrique mobilise seulement la moitié, constitue un obstacle majeur en amélioration des capacités de production. «Pour que le continent puisse réaliser les objectifs de développement durable, les besoins des financements supplémentaires se situent autour de 625 milliards de dollars par an, tandis que les besoins de dépenses supplémentaires dans les pays à faible revenu ou ceux à revenu intermédiaire inférieur s’élèvent à 1,2 milliard de dollars par an. Cela représente à environ 11% du Pib de ces pays», a développé M. Abdallah.

Inquiétude du privé national
«Notre inquiétude est de se retrouver dans un marché où il y a d’autres pays avec leurs grosses entreprises, «les mastodontes», qui sont beaucoup plus industrialisées que les nôtres, beaucoup plus compétitives dans certains produits. Donc quand on va se retrouver sur le marché, ils vont nous battre», a confessé le vice-président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes). Riad Boukaroum avoue que le privé national n’est pas tout à fait prêt à se lancer dans la Zlecaf. «Il faut que nous soyons plus compétitifs et que nous cherchons des créneaux dans lesquels nous pourrons nous démarquer par rapport aux autres», a dit le vice-président de la Cnes, qui a représenté le secteur privé national.
ksonko@lequotidien.sn