Le monde traverse une transition difficile. La crise massive provoquée par le Covid-19 est la première pandémie aux conséquences internationales qui transformera le monde en une ère post-corona comme un tournant dans l’histoire de l’humanité sans précédent depuis les années 1930. Le monde fait maintenant face à un ennemi qui traverse les frontières sans passeport ni visa et prend la vie des humains. Pour la première fois, la science et la technologie artificielles sont incapables de faire face à ce virus dangereux et tous les humains, quelle que soit leur appartenance raciale, religieuse et géographique, prennent leurs distances alors que leur vie, leur travail et leurs activités sociales ont été perturbés.
Sans aucun doute, le monde post-corona sera un monde différent, avec des relations internationales en mutation. Il semble que l’ère de l’unilatéralisme, de la mégalomanie, de l’intimidation, de l’humiliation et de la punition d’autres pays pour des excuses non fondées soit désormais révolue et que le monde entre dans une nouvelle ère de multilatéralisme, de coopération et de participation pour résoudre les problèmes communs de la société humaine.
La crise de Covid-19 et le nombre croissant de pertes humaines, ainsi que l’incapacité des gouvernements à faire face à ce nouveau phénomène, ont clairement démontré que les dépenses massives et les budgets généreux pour les armes et la guerre militaire ne sont pas en mesure d’assurer la sécurité de divers pays. Au lieu de cela, d’autres structures et infrastructures, notamment dans le secteur de la santé et des traitements médicaux, devraient être prises plus au sérieux sous le radar des gouvernements.
Dans cette circonstance, certaines questions se posent, relevant des changements dus au coronavirus dans le domaine des relations internationales et dans la structure de puissance internationale dans le monde de post Covid-19, des caractéristiques de la communauté internationale dans l’ère post-corona et des développements de la politique étrangère à l’ère post-corona. De même, l’on s’interrogera du rôle que l’Iran jouera dans le monde post-corona et comment il peut tirer parti de cette capacité. Dans cette perspective, le présent article va élaborer les caractéristiques multidimensionnelles du monde post-corona en indiquant ses défis et opportunités et par la suite, analyser la politique étrangère de l’Iran et les développements diplomatiques dans l’ère post-corona.

Section 1.
Les caractéristiques multidimensionnelles du monde post-corona : défis et opportunités
a) Les caractéristiques politiques et sécuritaires dans le monde post-corona
Dans le monde post-corona, de nouveaux blocs de grandes puissances surgissent et vu l’augmentation de la compétition entre celles-ci, une nouvelle dialectique de coopération-compétition internationale entre les pays sera rétablie, car le schéma d’amitié et de rivalité entre les pays va également changer. De même, les pôles de puissance dans le monde se transformeront fondamentalement en raison de l’instabilité politique, sécuritaire et géographique des Etats-Unis, l’affaiblissement de l’Union européenne et la transformation du pivot de puissance de l’Ouest vers l’Est. De même, l’on constate l’impact négatif de coronavirus sur les relations transatlantiques ainsi que sur les l’élargissement de l’écart dans les relations nord-sud et l’approfondissement du clivage est-ouest. Dans le monde post-corona, le processus de dé-mondialisation ou bien la mondialisation lente (Slowbalization) va s’entamer. Ce phénomène est dû à la volonté des gouvernements, en tant qu’acteurs privilégiés des relations internationales, de jouer leur rôle croissant dans le contrôle des frontières nationales ainsi que pour la protection de la sécurité et de la vie de leurs citoyens face au danger de cette pandémie.
Le monde post-corona courra le risque de devenir militarisé, de par l’accès des groupes terroristes à des virus mortels, une escalade de la violence et des tensions politiques aggravées par des erreurs de calcul, un non-activisme dans la gestion des crises internationales et une incapacité à gérer les conflits armés, une escalade de la guerre de propagande entre les grandes puissances, l’irresponsabilité juridique croissante, la désintégration politique, l’espionnage biologique et la guerre des discours entre les grandes puissances.
b) Les caractéristiques économiques internationales dans le monde post-corona
Dans le monde post-corona, on constate la fragilité du système capitaliste libéral et l’effondrement progressif du libéralisme en raison de son approche utilitaire et sa vision marchande envers l’être humain. De même, on constate un déséquilibre entre l’économie et la santé de la population, une réduction de la croissance économique mondiale, un ralentissement du commerce international, l’exacerbation de la stagflation, l’affaiblissement des petites et moyennes entreprises, le raccourcissement des grandes entreprises, l’importance double du cyberespace et de l’économie numérique, et l’importance accrue des startups. Mais jusqu’à ce qu’une solution permanente soit trouvée à cette maladie, le monde n’a d’autre choix que de coexister prudemment avec ce virus et d’ouvrir progressivement des zones d’activités économiques. Divers pays, après avoir mis en œuvre des étapes assez longues des programmes de quarantaine, n’ont d’autre choix que de préparer le terrain pour un retour progressif des sociétés à des conditions normales afin de mettre un terme aux conséquences négatives de la cessation des activités économiques, comme l’augmentation de l’inflation, le chômage, la pauvreté et la dégradation économique.
c) Les tendances sociales internationales dans l’ère post-corona
La communauté internationale post-corona donnera la priorité à la sécurité plutôt qu’à la liberté, et rencontrera l’autoritarisme au détriment de la démocratie, en raison de l’intensification du contrôle gouvernemental sur les téléphones portables et les profils des citoyens, l’augmentation de la distance sociale, et la restriction du cercle des communautés amies. Nous observerons également deux courants parallèles du nationalisme et du localisme, conduisant au renforcement des approches locales, à petite échelle et à court terme. C’est-à-dire qu’en parallèle avec le retour du nationalisme, les Etats-villes ou les pouvoirs locaux resurgissent en même temps que le nombre des gouvernements fragiles augmentera.
Le monde post-corona témoignera du renforcement des tendances environnementales et introverties, l’importance des réseaux sociaux et des technologies de communication, l’amélioration des infrastructures multiformes, flexibles et digitales de santé, le rôle accru de l’Etat-providence et l’intensification des politiques anti-migratoires pour gérer de nouvelles vagues de chômage.
De même, le monde post-covid-19 témoignera des apports positifs tels que : l’arrêt du réchauffement climatique croissant, l’autoréparation de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, la réduction de la pollution de l’air, la suspension du processus de dégradation de l’environnement, l’importance accrue de la bonne gouvernance et la possibilité favorable de lecture de livres et de dialogue familial.
d) Les tendances médiatiques internationales dans l’ère post-corona et ses impacts sur les médias sociaux
L’époque post-corona témoignera du rôle croissant d’internet et de nouveaux moyens de communication tels que Tweeter, de la primauté des médias numériques sur la presse écrite, de la faible manœuvrabilité des journalistes sur le terrain, de la diversité régressive de nouvelles, la suspension des échanges inter-médiatiques entre les pays, de l’importance de promouvoir l’éducation aux médias pour distinguer les fausses nouvelles de celles correctes, de l’affaiblissement des médias visuels en raison de la perturbation des processus de collecte, d’édition, de production et de diffusion de nouvelles, de la présence amoindrie d’invités et d’experts dans les programmes télévisés et du nombre restreint de spectateurs enthousiastes sur la scène.
e) Les implications philosophiques du monde post-corona
La pandémie de corona est un phénomène multidimensionnel, interdisciplinaire et même transdisciplinaire. Ainsi, les différentes dimensions de ce phénomène doivent être sérieusement prises en compte. Un aspect de ce phénomène est l’aspect sanitaire qui est lié aux connaissances médicales. Un autre aspect est lié aux sciences humaines et cognitives, ainsi qu’aux sciences de la civilisation et de la philosophie de l’histoire et relevant du domaine des médias et de la communication. De même, l’aspect sécuritaire de la guerre biologique doit être pris en considération. Aujourd’hui, la menace de cette pandémie pour la santé humaine a gravement affecté les secteurs politique, culturel et économique mondiaux, créant une sorte de fracture sociale au sein des sociétés. Ces événements démontrent que ce phénomène dépasse l’aspect unidimensionnel sanitaire et médical.
Quant aux implications philosophiques, la première possibilité est l’émergence d’une atmosphère de transition de l’ordre matériel moderne vers l’ordre spirituel, destiné à libérer le monde de l’emprise du matérialisme, conduisant ainsi à l’évolution du monde humain. Le coronavirus nous a tous enseigné que la vie est courte, la mort nous approche, les emplois sont temporaires, la santé est une bénédiction, l’avenir n’est pas toujours prometteur, la continuité de notre vie est entre nos mains et que seul Dieu tout puissant sauve et sauvera les êtres humains. Selon cette première hypothèse, dans l’ère post-corona, le monde assistera à un retour à la foi et à la spiritualité, à la restauration de l’identité religieuse et morale, à la conscience des êtres humains en leur faiblesse tout en s’agenouillant devant le Dieu Tout-puissant, et en se connectant à la source de lumière divine par la supplication et la prière. Compte tenu de l’ampleur de cet événement, il semblerait que la communauté mondiale soit en phase de transition vers un nouvel ordre spirituel en repensant aux fondements de la vie, réfléchissant aux systèmes épistémologiques et cognitifs humains, redéfinissant l’humanité et l’altruisme, s’opposant à l’utilitarisme et à l’approche de consommation de masse, jetant un nouveau regard sur la philosophie de l’existence, et instaurant la coopération des religions monothéistes avec une spiritualité croissante.
D’un autre côté, il est possible que cette pandémie soit une programmation développée dans le coulis et conçue pour changer les mécanismes de gouvernance mondiale et créer un ordre matériel plus complexe, c’est-à-dire transformer la domination actuelle de l’espace réel, relayé par les pouvoirs tangibles, en une gouvernance virtuelle et cybernétique dans le monde, c‘est-à-dire préparer la communauté internationale à la réalisation d’un ordre matériel et à la création d’une gouvernance virtuelle. Peut-être que derrière la fermeture des frontières, l’interdiction des rassemblements réels et la transition de la société réelle vers la société virtuelle et la création d’une plateforme pour l’acceptation de l’éducation virtuelle, ainsi que l’emploi et les relations sociales dans le cyberespace, il y a des orchestrations, dans l’arrière de la scène de la puissance mondiale, pour reprendre la domination incon­testée du monde.
Dans une telle circonstance, il convient de faire une planification stratégique appropriée pour y faire face activement et intelligemment et transformer les menaces en opportunités. Cela nécessite des activités planifiées à différents niveaux stratégiques et opérationnels et dans divers secteurs économiques, virtuels, scientifiques et culturels.
f) Les changements du monde post-corona dans l’arène scientifique
La pandémie de corona nous a appris que le système d’alerte est essentiel pour gérer les crises futures. Le monde post-corona ouvrira la voie à une nouvelle plateforme pour l’utilisation de l’intelligence artificielle et de données complexes pour comprendre et prévoir les phénomènes évolutifs, diversifier les chaînes de production, investir dans la recherche scientifique et médicale, le commerce électronique, les vitrines virtuelles, le travail intelligent, l’éducation numérique, le e-learning, l’accès public à l’internet, la médecine numérique et la programmation pour la construction des villes intelligentes.
Les tendances géopolitiques dans l’ordre post-corona
L’ordre post-corona instaurera un monde fragile avec l’intensification de la concurrence stratégique, les tensions géopolitiques, le multilatéralisme sélectif, l’affaiblissement de la coopération internationale, la sécurisation des épidémies mondiales, et l’augmentation de l’instabilité géopolitique due au vide de puissance. De même, il entraînera des développements tels que l’importance des environnements géographiques locaux, l’impact croissant de la géo-santé sur la puissance territoriale et géographique, le processus décisionnel de bas en haut, le déplacement du centre de gravité de la puissance mondiale, l’accélération du changement de pouvoir et la transformation du pouvoir dur en pouvoir mou.
g) Les composantes des politiques publiques dans le monde post-corona
La politique de l’ère post-corona reposera sur des éléments tels que : l’augmentation des normes et indicateurs de santé, le bien-être et le refus du consumérisme dans le système budgétaire, l’importance de la stabilité, de la flexibilité et de la coordination dans le processus de prise de décision et de planification, la gestion de l’opinion publique, la confiance, l’efficacité et le capital social à la lumière de la bonne gouvernance, du consensus et de la solidarité interne, améliorant le niveau des attentes humaines en matière de santé publique dans les politiques démographiques, le besoin d’efficacité et de spécialisation dans la gestion des menaces biologiques, la mise en considération de la sécurité humaine, la santé mentale et physique, la sécurité personnelle et sociale, la sécurité virtuelle, la priorité de l’éthique professionnelle et de la dissuasion sociale et sanitaire, la gestion intégrale du système de santé des citoyens, la coopération régionale pour limiter les crises généralisées, la gouvernance intelligente, la citoyenneté numérique, la responsabilisation des gouvernements envers leurs citoyens, et le renforcement de la défense préventive et de la biosécurité pour la gestion des menaces terroristes biologiques.
Au cours de ce processus, les pays tenteront de «réduire les dommages», «de maintenir la cohésion nationale», «d’utiliser au maximum les capacités internes», «de trouver de nouvelles façons d’adopter la biopolitique» et «de nouveaux mécanismes pour s’adapter aux nouvelles conditions».
h) Les avantages et les défis de l’Afrique face à la pandémie de coronavirus
Les avantages de l’Afrique par rapport à l’épidémie de corona comprennent sa puissance démographique due aux jeunes populations ayant une force physique importante, la coopération des chefs religieux avec les gouvernements pour sensibiliser l’opinion publique et leur soutien aux mesures de précaution du gouvernement, sa vigilance pour contrôler l’arrivée des touristes et de voyageurs en provenance d’autres continents et l’arrivée tardive de cette épidémie, lui donnant la possibilité de se préparer d’avance.
Dans le même temps, l’Afrique fait face à des défis tels que les faibles infrastructures sanitaires, la tendance aux politiques à court terme, le risque accru de méconnaissance du public face à cette maladie, l’esprit africain de collectivité et de coexistence, entraînant la propagation de cette maladie, la perturbation de la chaîne alimentaire, l’arrêt du transfert d’argent en provenance de la diaspora et la baisse des investissements internationaux. L’Afrique est confrontée à la vulnérabilité des classes inferieures, à des divisions croissantes de classe, à une vague de chômage, à des déséquilibres économiques et budgétaires dus à la récession, à une baisse de la production, à une crise de la dette internationale, à une baisse des investissements étrangers et à une hausse du chômage des travailleurs informels.

Section 2. La politique étrangère de l’Iran et les
développements diplomatiques dans l’ère post-corona
La République islamique d’Iran a été parmi les premiers pays à faire face à l’épidémie de corona après la Chine, et a connu des conditions difficiles. L’entrée de ce virus en Iran était si imprévue qu’il s’est propagé dans tout le pays, touchant jusqu’à présent environ 195 mille personnes et tuant plus de 9 000 autres. Nonobstant, ce qui a rendu les difficultés de la lutte iranienne distinctes des autres pays et a entraîné des pressions excessives et injustes, c’est l’imposition et l’intensification simultanées de sanctions oppressives et illégales à l’encontre du Peuple iranien. Ces sanctions ont rendu difficile l’établissement de liens commerciaux avec le monde et bloqué l’accès du Peuple iranien aux installations et outils médicaux et sanitaires. Ces sanctions, tout en exposant les Iraniens à davantage de pressions et de restrictions, se sont intensifiées en opposition claire avec d’autres gouvernements et organisations internationales et l’opinion publique mondiale, en particulier pendant la crise de Covid-19. Néanmoins, de nombreux pays du monde, tels que les Etats membres de l’Ue, qui insistent sur la crédibilité et la légalité de l’accord sur le nucléaire (Jcpoa), trouvent toujours des solutions pour maintenir les relations économiques et commerciales avec l’Iran. L’une de ces solutions est le soi-disant mécanisme Instex qui est une initiative financière conjointe, activée comme conséquence positive de la crise du corona et l’Iran espère à juste titre qu’il ne devrait pas être limité à l’alimentation et aux médicaments, mais étendu à d’autres domaines pour répondre aux besoins iraniens. Imposer des sanctions inhumaines par certaines grandes puissances à d’autres pays et promouvoir la xénophobie et le racisme sont en contradiction avec les valeurs morales et éthiques mondiales et humaines, tandis que le résultat et l’impact d’une telle approche se sont révélés contre-productifs et ont produit des résultats négatifs pour ces mêmes acteurs, ayant affaibli le processus de convergence, de multilatéralisme et de valeurs communes.
Néanmoins, malgré tous les problèmes et pressions causés par ces sanctions, les responsables de la République islamique d’Iran ont adopté des mesures et politiques calculées et précises qui ont permis au pays de surmonter rapidement la crise de corona en réussissant à la contrôler et à la gérer. L’Iran a non seulement réussi à répondre à ses besoins en matière de santé, mais il s’est également préparé à exporter des équipements de santé sous forme de respirateurs, de masques et de désinfectants. La délégation de l’Oms qui s’est rendue en Iran, en avril 2020, a salué le système de santé iranien et les mesures et politiques du gouvernement iranien pour lutter contre le coronavirus.
Le Peuple iranien cherche fortement la voie du développement et de l’élimination des problèmes existants en s’appuyant sur ses propres capacités humaines et ses actifs matériels. Les autorités ont franchi la première étape en donnant la priorité au système de santé publique et entamé la deuxième étape avec l’ouverture progressive et intelligente des activités économiques et des entreprises à faible risque, tout en respectant les protocoles de santé et en maintenant la distance sociale.
L’Iran met également en œuvre des plans macroéconomiques et des programmes à long terme, supprimant les problèmes économiques, promouvant le bien-être public, créant des emplois, contrôlant l’inflation et améliorant les entreprises. Conformément à cette politique, des mesures urgentes ont été prises, telles que l’allocation de programmes d’aide financière, des plans de soutien et d’autres initiatives de paiement. Le programme du gouvernement prévoit d’augmenter les investissements nationaux et étrangers, d’élargir les possibilités d’emploi, de créer des revenus durables pour les familles à faible revenu, la discipline financière et la reconstruction économique.
La République islamique d’Iran, tout en tenant compte des intérêts nationaux et en maintenant ses positions de principe, a établi une coopération constructive avec des organisations internationales telles que l’Oms et cherche à élargir ses relations amicales avec des pays du mon­de, notamment les pays africains, afin d’ouvrir de nouvelles voies dans l’ère post-corona.
En raison de la gestion acceptable de la pandémie de corona, la capacité d’utiliser au maximum les forces locales, nationales, civiles et armées, la puissance molle, le pouvoir scientifique et l’exploitation de la position géopolitique du pays et du jeune capital de la population, nous sommes confiants que la tendance du système international dans l’espace post-corona se tournera vers la convergence avec la République islamique d’Iran.
Dans le cadre des valeurs de la Révolution islamique et conformément aux politiques découlant de la Constitution, telles que la politique stratégique «ni à l’est ni à l’ouest», l’Iran peut jouer un rôle plus efficace dans le monde post-corona et adopter une politique étrangère équilibrée envers tous les pays désireux de coopérer avec lui sur la base du respect mutuel et du respect des règles régissant des relations internationales équitables.
Etant donné que les relations internationales à l’ère post-corona changeront l’équilibre des puissances dans le monde post-occidental, multicentrique et compétitif, sécurisant les tendances environnementales, exacerbant les crises transfrontalières de l’eau entre les voisins, la préférence accordée au bilatéralisme sur le multilatéralisme, la propagation des vagues d’introversion et la divergence des deux côtés de l’Atlantique, il convient de mettre en place, en politique étrangère, de nouvelles structures aux niveaux locaux, régionaux et internationaux, de renforcer la politique de voisinage pour la gestion du temps et de l’espace, aussi bien que maîtriser les changements géographiques dus à la fermeture des frontières et aux restrictions des mouvements de Peuples. Outre l’élargissement des relations bilatérales et la promotion du pragmatisme dans les coalitions, de nouveaux partenariats stratégiques temporaires devraient être pris en considération.
Dans l’intervalle, il convient d’établir un équilibre entre diplomatie économique et politique, créer des initiatives et des opportunités, adopter la flexibilité et l’adaptabilité aux circonstances mondiales tout en préservant son indépendance et ses idéaux, renforcer la politique de bon voisinage et diversifier la politique étrangère en mettant l’accent sur des questions telles que la diplomatie de la santé et du tourisme.
En ce qui concerne la diplomatie culturelle iranienne dans l’ère post-corona, il convient de souligner que l’Iran dispose d’un grand potentiel en sciences et technologies. Les scientifiques iraniens sont reconnus dans le monde entier. Les relations scientifiques et culturelles de l’Iran avec le monde post-corona devraient se poursuivre. Pour cela, il faudra une planification stratégique pour la reconstruction du discours politique, la promotion de la créativité, en utilisant les technologies émergentes dans la préparation et la distribution des livres électroniques, la présentation du patrimoine culturel ainsi que la capacité touristique de l’Iran dans le cyberespace, afin de gérer le flux culturel international.
Dr. Mohammad Reza DEHSHIRI Professeur Associé
de Science Politique Ecole Diplomatique des Relations Internationales, Téhéran, Iran Ambassadeur de la République Islamique d’Iran au Sénégal
et au Cap Vert