Après «le bruit et les odeurs» de Chirac, suivi de «l’Afrique n’est pas entrée dans l’histoire» de Sarkozy, voilà que le tout nouveau Manitou de la France, en l’occurrence Monsieur Macron, y va de sa sérénade personnelle avec son : «avoir des femmes qui font entre cinq et huit enfants est un véritable problème pour l’Afrique…»,  et vlan !!!
En attendant la prochaine saillie qui ne va sans doute pas tarder, il faut juste préciser que pour faire des enfants, il faut le vouloir d’abord et surtout le pouvoir. Ce qui n’est pas donné à tout le monde. N’est-ce pas ? Suivez mon regard….
Ensuite, devant la récurrence de ces propos insultants en direction des Africains, il est temps de se poser la question de savoir : «Mais qu’est-ce qu’ils veulent finalement ces Toubabs-là ?»
Toujours en train de nous juger, de nous critiquer, de nous sermonner, de nous admonester parce que simplement nous ne sommes pas comme eux. M’enfin ?
En quoi cela les regarde que nous soyons comme nous sommes ? C‘est-à-dire des Noirs, Africains avec nos us, nos coutumes, nos mœurs, nos valeurs  différents des leurs ?
Ce n’est pas parce qu’ils nous viennent «en aide» dans nos politiques de développement qu’ils se croient autorisés à apprécier nos façons de vivre, de faire et de nous comporter.
Ce n’est pas parce que le monde est devenu un village planétaire et que la mondialisation tend à uniformiser de plus en plus les modes de vie -plutôt les modes de consommation- que tout le monde doit être comme tout le monde…Non, ce n’est pas ça la vie…
L’ennui nait de l’uniformité, dit-on. Si tout le monde devenait comme tout le monde, la vie sur terre serait absurde. Il faut de tout pour faire un monde ; des savants, des fous, des riches, des pauvres, des mystiques religieux, des croyants, des païens, des agnostiques, des musulmans, des chrétiens, des juifs, des sains, des malades, des éclopés, des vierges, des putes, des célibataires, des mariés, des gros, des gras, des minces, des maigres, des trapus, des échalas etc., etc., bref  un peu de tout et de tout un peu, c’est ça qui fait le monde .
Et sous ce rapport, les Eu­ropéens -particulièrement les Français- car c’est surtout eux que l’on entend souvent sur ce chapitre- sont très mal venus à toujours émettre des jugements tendancieux qui traduisent beaucoup plus des relents de racisme enfouis dans les tréfonds de leur occiput que des opinions véritablement bénéfiques sur l’autre, en particulier sur les Noirs africains.
Car on ne les entend jamais faire des déclarations aussi graveleuses sur les Noirs américains, sur les Hindous, sur les Chinois ni sur les Japonais, qui sont tous très différents d’eux. Alors pourquoi cette fixation quasi morbide sur l’Afrique et les Africains ? On aimerait bien comprendre…
La mondialisation, en dépit de tout ce qu’elle charrie dans notre quotidien, ne pourra jamais uniformiser le monde. Accepter les différences et surtout les respecter, participe de la vie, tout simplement.
Malgré tout ce qu’ils pourront dire sur l’Afrique et les Africains, nous serons toujours là, vivant notre vie, et mourant de notre belle mort, comme eux aussi, ni plus ni moins.
Dès lors pourquoi, ne peuvent-ils pas nous lâcher les baskets et nous prendre comme nous sommes ? C’est-à-dire, des personnes créées par Dieu, comme eux si tant est qu’ils croient en l’existence de l’Eternel, des personnes de peau noire vivant en Afrique, avec nos modes de vie et d’organisation sociale qu’on voudrait assimiler à des hérésies au regard de leurs appréciations. Jusqu’à la fin des temps, Messieurs, il y aura toujours des blancs, des noirs, des jaunes, des rouges parmi les personnes. Chaque race vivant selon ses valeurs. Malgré tout ce qu’on pourra entreprendre, les différences de peau, de mentalité, de culture, de religion, de taille, de constitution physique, de mode de vie et autres traits caractéristiques biologiques différents et multiples demeureront toujours.
Alors, n’est-il pas plus sain de respecter l’autre, tous les autres dans ce qu’ils ont de différent et accepter de vivre avec eux ?
On aura beau faire, rien absolument rien, ne pourra faire disparaître la race noire dont d’aucuns s’évertuent vainement  à  nier même l’existence. Cher­chant par des théories fumeuses à la ravaler au rang de curiosités biologiques,  démontrant par là tout leur mépris voire leur haine pour cette race qu’ils ne sauraient accepter comme humaine et lui préférant sans pudeur,  la gent des animaux de compagnie. Terrible …
Mais qu’ils sachent pour leur gouverne que si quatre cents ans d’esclavage, deux  cents ans de colonisation, deux guerres mondiales, des guerres latérales (Algérie, Indochine, Madagascar etc..) avec leurs millions de morts et de disparus, n’ont pas réussi à éteindre la race noire ; ce ne sont pas des insultes à la limite de la coprolalie qui vont y parvenir.
Alors,  souffrez Messieurs les bien pensants français,  de nous voir vivre avec vous,  avec «nos bruits, nos odeurs et nos innombrables enfants». Ah oui … C’est comme çà et ce sera comme çà jusqu’à la nuit des temps…. Et si vraiment vous estimez que nous vous incommodons, plaignez-vous à Dieu qui nous a créés comme vous. Sinon cultivez en vous le stoïcisme qui vous aidera à supporter notre «sale» présence sur cette terre partagée.
Certes, vous faites tout ce qui est en votre pouvoir pour nous «assimiler à votre sauce française» en nous inculquant -que dis-je- en nous inoculant à doses industrielles vos «habitudes» que d’aucuns parmi nous ont plus ou moins épousées. Je pense notamment à certaines de nos filles engluées dans les méandres sordides des «cheveux naturels» cousus de gros fils noirs sur leur boîte crânienne et qui, avec leurs simagrées risibles de redressement capillaire, les font ressembler à de «véritables négresses vertes», gnomes mal clonés des blanches.
Je pense aussi à nos parents devenus de véritables «peaux noires, masques blancs»  pitoyables  hermaphrodites sociaux, ni blancs ni noirs,  perdus dans leurs singeries pitoyables du Blanc dans leur habillement, leur  diction, leur alimentation, etc. lequel  ne se gêne pas de les tourner en ridicule à tout bout de champ. Mais, au total c’est peine perdue…
Car la grande masse des Africains noirs malgré tous vos artifices, restera toujours noire et africaine avec «ses odeurs, ses nombreux enfants qui n’auront pas besoin d’entrer dans l’histoire» pour exister et …vous permettre de vivre, vous les Français. Car sans l’Afrique, point de Grande France.
Et  comme disait Edith Cres­son votre seule Première ministre, Nous n’avons «rien à cirer» de vos «leçons de vie».
Alors de grâce, Vous pouvez nous lâcher un peu les baskets et nous laisser vivre simplement notre vie Svp ?
Merci …
Guimba  KONATE Dakar
guimba.konate@gmail.com