Le Centre de réinsertion social de Bambey, nouvellement érigé en site extrahospitalier pour la prise en charge des patients asymptomatiques du Covid-19, a accueilli sa première vague de 42 patients. Ce choix ne plaît pas aux jeunes de ce département qui se sont réunis devant les locaux de la préfecture pour manifester leur opposition, qui a ulcéré que le gouverneur de Diourbel qui a tenté de les rassurer.

Le Centre de réinsertion sociale de Bambey, érigé en un site extra-hospitalier pour les patients asymptomatiques de covid-19, a accueilli sa première vague de malades. C’était dans la nuit du mercredi au jeudi 14 mai 2020. Mais, cette idée de loger ces patients dans ce centre de Bambey ne semble pas être appréciée par les jeunes du département. Ces derniers déclarent avoir peur que leur localité soit infectée. Ces jeunes se sont réunis devant les locaux de la Préfecture pour manifester leur désarroi tout en rappelant que le département de Bambey n’a pas encore enregistré de cas positif de coronavirus. C’est ainsi que le gouverneur a confirmé que les jeunes de Bambey se sont opposés à la décision des autorités administratives et sanitaires de convertir le Centre national de réinsertion sociale en un site extrahospitalier. Gorgui Mbaye rassure qu’ils ont pris toutes les mesures sécuritaires pour que la ville de Bambey ne soit pas infectée. Selon lui, la configuration du centre leur permet de loger les malades asymptomatiques dans de très bonnes conditions. Ce, dit-il, sans aucun risque parce que les blocs sont fermés à l’intérieur, il y a une séparation avec les services et les autres résidents. «Nous nous sommes tous mobilisés pour protéger Diourbel et Bambey mais le centre qu’on a érigé n’a rien à voir avec la population. C’est une riposte régionale, nous pouvons intervenir dans tous les départements, partout où le besoin se fait sentir. C’est-à-dire là où on a une infrastructure capable d’être mise à contribution nous la prenons pour une efficacité», a-t-il signalé.
Par ailleurs, l’autorité administrative insiste sur ses assurances pour apaiser les populations de Bambey qui ne semblent pas être prêtes à accepter les décisions des autorités. Gorgui Mbaye explique : «Nous avons reçu des barrières venues de Thiès ce qui nous permettra de sécuriser davantage le circuit des gens malades et autres. C’est défini en zones par le médecin-chef de district. A l’intérieur du site, il y a la restauration et tout ce dont les malades auront besoin. Ils ne vont pas sortir.» A l’en croire, «la totalité des malades transférés dans ce centre sont des sapeurs-pompiers qui ont l’habitude de protéger les populations. Ce sont des soldats disciplinés qui sont formés. C’est bon de savoir que ce ne sont pas des gens incultes mais de grands responsables. Pour l’instant, il y a que les éléments des sapeurs-pompiers», a-t-il dit. Et M. Mbaye de poursuivre : «Je veux rassurer la population que les opérations sont parfaitement maitrisées. Les gens qui y sont internés ne sortiront pas. Ils n’ont aucune raison de sortir pour se mélanger à la population parce que tout ce dont ils ont besoin est déjà sur place. Les médicaments, les vivres, l’eau, tout est sur place.» Aussi, le chef de l’exécutif régional, a tenu à rappeler «qu’à Touba, il y a deux centres de traitement et personne n’a encore entendu parler de contamination venue de ces centres». En ce sens, ajoute-t-il, à Dakar, les malades sont venus de toutes les contrées du pays sans compter le fait que les prélèvements des autres régions sont analysés à Touba par l’institut Pasteur. «Il faut que les gens réfléchissent calmement, sereinement et ne pas s’emballer gratuitement. J’invite les gens à la sérénité et qu’ils soient à nos côtés. Parce que, dans cette lutte, nous avons besoin de tout le monde. Il faut que les populations soient à nos côtés. Le médecin-chef de district, qui s’occupe du traitement avec son équipe, ne va pas exposer la population», souligne-t-il.