Avec la prolifération des dépôts sauvages, la région de Thiès donne parfois une image peu reluisante. Dans le cadre du Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (Promoged), un total de 63 points de regroupement normalisés sont prévus dans la région. Mbour, qui doit en accueillir 25, a reçu la visite de Ibrahima Diagne, directeur du Promoged.Par Alioune Badara CISS – 

Le constat est alarmant dans la région de Thiès. Jusqu’ici, aucune commune ne dispose d’une infrastructure aux normes pouvant accueillir des déchets municipaux et assimilés. Ce qui occasionne la prolifération des dépôts de décharge sauvage, causant une image peu reluisante du cadre de vie avec des impacts négatifs sur l’environnement. Le Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (Promoged) veut lutter contre ces dépôts sauvages dans les communes. Dans le cadre du Programme prioritaire de propreté (3P), le Promoged est en train de construire dans la région de Thiès, 63 points de regroupement normalisés dont 23 à Thiès, 25 à Mbour et 15 à Tivaouane. Dans le cadre de ce projet, les autorités ont effectué une visite d’évaluation de l’état d’avancement des travaux de construction des infrastructures dans la commune de Mbour. Pour mettre ces communes aux normes, le Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (Promoged) a entamé la construction d’infrastructures pour la gestion de ces déchets. Hier, lors de la visite d’une délégation du Promoged conduite par Ibrahima Diagne, le Directeur général, ce dernier s’est félicité de l’état d’avancement des travaux dans la commune de Mbour qui abrite 25 Points de regroupement normalisés (Prn). «Un point de regroupement normalisé est une infrastructure intermédiaire de gestion des déchets, donc qui est conçue pour permettre d’offrir aux récolteurs, qui utilisent souvent des charrettes, les tricycles, ou bien même les usagers, un dépositoire. Pour ne pas dire que c’est une infrastructure de proximité qui est installée dans les quartiers pour accueillir les déchets qui ne sont pas collectés par des camions et qui sont collectés par pré-collecte», a clarifié Ibrahima Diagne. A en croire le directeur du Promoged, l’objectif est de pouvoir lutter contre la prolifération des dépôts sauvages. «Le Prn, c’est un dépôt qui est normalisé, ça veut dire qu’il est aménagé et clôturé pour permettre de circonscrire l’espace, mais aménagé pour être beaucoup plus fonctionnel, comme vous pouvez le constater ici. C’est un point de regroupement normalisé assez spécial, avec une rampe d’accès qui va quand même permettre aux charrettes et aux tricycles de monter de manière douce jusqu’à la plateforme. A partir de la plateforme, ils pourront décharger directement dans les caisses, ce qui évite de verser par terre et de devoir utiliser ensuite des pelles mécaniques pour recharger les camions. Pour éviter ce double travail, on a surélevé la plateforme. Maintenant, une fois que les caisses seront pleines, les polybennes vont les reprendre pour les amener à la décharge. Ce qui va permettre de gérer les déchets de manière beaucoup plus normalisée dans un point de collecte», a clarifié M. Diagne. D’ailleurs, il s’est félicité de l’état d’avancement des travaux à l’étape de Mbour. «Aujourd’hui, il y a 63 points de regroupement normalisés qui sont en cours de construction dans la région de Thiès dont 25 dans le département de Mbour. Parallèlement aussi, nous avons de manière très intelligente, travaillé avec les communes qui ont voulu vraiment mettre à la disposition du Promoged des sites pouvant accueillir des structures intercommunales. Ici à Malicounda, le Conseil municipal a déjà délibéré pour mettre à notre disposition un site qui va servir de centre de tri, donc pouvant accueillir les déchets du département, faire tous les tris et récupérer la partie valorisable. A Sandiara aussi, nous avons fait un centre intégré de valorisation pour toujours parachever le processus de traitement des déchets, parce qu’on est dans l’économie des déchets et l’objectif c’est que chaque kilogramme de déchets qui est produit va suivre un processus de traitement et de valorisation.»
Ainsi, cette tournée effectuée par le Promoged vise à s’assurer de la réalité des activités, de la qualité des travaux, mais aussi surtout à inciter l’entreprise à diligenter les travaux pour pouvoir livrer dans les meilleurs délais, les points de regroupement normalisés qui sont prévus dans la région de Thiès en général, mais en particulier dans le département de Mbour. Le directeur du Promoged est revenu sur les caractéristiques du Prn de Mbour. «Nous avons 25 Prn et nous avons, au préalable, travaillé sur une ingénierie autour des points de regroupement normalisés. Donc il y a plusieurs types de points de regroupement normalisés en fonction des besoins quartiers, en fonction de l’espace disponible et en fonction des fonctionnalités attendues. C’est pour ça qu’on a une dizaine de types. On a de petits points de collecte qui ont une superficie de 10 m2. Ce sont des points qui sont essentiellement dans les zones où l’espace n’est pas trop disponible. On a des points de regroupement normalisés de 24 m2, de 30 m2, et ici on a un point de regroupement normalisé de 100 m2, entre autres», a énuméré le directeur du Promoged.

Un centre de tri à Malicounda
Après cette étape du tri, les déchets récupérés dans les Prn vont aller vers la décharge de Gandigal qui, aujourd’hui, est la décharge autorisée au niveau du département de Mbour, en attendant que le Promoged puisse créer le centre de tri prévu à Malicounda. «Une fois que le centre de tri sera disponible, tous les déchets vont y passer systématiquement. Les déchets seront triés et on va récupérer la partie valorisable.
Mais en attendant la mise en place de cette infrastructure structurante, nous sommes en train de réaménager la décharge de Gandigal pour augmenter sa capacité. Il y a une piste qui est aménagée pour permettre aux camions d’aller à l’intérieur de la décharge et aussi les plateformes de déchargement sont aménagées pour permettre d’avoir une très bonne capacité. Ce sont des mesures transitoires que le Promoged a initiées, en rapport avec les collectivités territoriales», souligne M. Diagne.
Correspondant